L’association des commerçants du quai vient de se créer. Malgré les ateliers de projet pour trouver une solution au report du transit du quai des Bateliers, les commerçants montent au créneau pour dire non à la piétonnisation entre le pont Sainte-Madeleine et le pont du Corbeau.

La concertation, entamée en janvier, touche à sa fin. D’autres réunions sont encore prévues, la “décision n’est pas actée”, affirme Olivier Bitz, adjoint au maire en charge du dossier. Prochains rendez-vous : le 25 avril. Le 20 mai, la décision sera rendue sur l’avenir du quai des Bateliers.

« Il faut avoir à l’esprit que notre objectif est de reporter le transit sur d’autres axes. Piétonniser les quais entre le pont Sainte-Madeleine et le pont du Corbeau est la proposition qui tient la corde. Mais le dialogue reste ouvert. »

C’est justement ce point que les commerçants du quai dénoncent. Constitués en association depuis vendredi 8 avril, ils comptent bien agir pour empêcher une piétonnisation totale.

Nous ne voulons pas que le quai des Bateliers devienne un bouchon ! Economiquement, ce serait catastrophique pour nous. Ils parlent de concertation, mais le dossier est bouclé depuis longtemps ! Expliquez-moi comment on peut avoir voté un budget sur un projet non ficelé ?

Micheline Christophe, commerçante « historique » de Strasbourg, ne cache pas son courroux.

Le projet tel que présenté est un non-sens. Nous avons subi les travaux du pont Sainte-Madeleine. Maintenant ils vont fermer le quai pendant deux mois, cet été, pour refaire une canalisation… Comme s’ils ne l’avaient pas vue avant ! Elle date de 1850… Ne nous prend-t-on pas pour des imbéciles ? Puis nous allons subir un an de travaux pour la réfection des quais… Je me demande combien d’entre nous serons encore debout après tout ça. 

La spécificité des quais des Bateliers ? Seuls des commerçants indépendants y sont installés. Des résistants en quelque sorte, quand on compare avec le centre ville aux mains des franchises et grands groupes.

« Sauf à avoir hérité, je ne sais pas comment un petit commerçant peut s’installer au centre ville de Strasbourg aujourd’hui », dénonce la patronne de Marbre et feu Albe.

No parking, no business

Cette dernière et les 40 membres de son association réclament « une homogénisation du projet » : oui au sens unique des quais, même en zone 30. Ok pour les pistes cyclables.

Mais il faut conserver quelques places de stationnement et être logique jusqu’au bout en interdisant aussi la circulation des gros bus pour les remplacer par des navettes. Et surtout ne pas faire un espace sans aucune voiture !

Installée là depuis 20 ans, Valérie Meyer, créatrice de Signe du Temps, est de cet avis.

Il faut arrêter avec les villes musées ! Il ne faut pas penser qu’aux touristes, mais aussi aux Strasbourgeois et aux Alsaciens qui viennent faire leur shopping à Strasbourg. Au-delà des quais, se pose la question, une nouvelle fois, de l’accès au centre-ville.

Le « No parking, no business » toujours autant d’actualité… Pétition, mobilisation, tractage, mobilisation des riverains: les commerçants comptent bien faire entendre leur voix.

On suit toute l’actu du projet sur www.lesquais.strasbourg.eu

On rejoint l’association de commerçants ici

 

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