AirBnB, transferts de licences IV dans le Grand Est, tourisme en berne, sécurité liée aux risques d’attentats, les professionnels du Groupement des hôteliers-restaurateurs sont inquiets.

Risques d’attentats, “ubérisation” de l’économie, les patrons d’hôtels-restaurants passent des nuits blanches...

Airbnb, oui, mais

Conférence de presse ce matin à Strasbourg, pour dire tout haut, encore, ce que tout le monde dénonce depuis des lustres. Les pratiques d’Airbnb par exemple… Ils n’ont rien contre la plateforme en ligne de locations entre particuliers. “Au contraire, c’est bon pour le tourisme.” Mais les hôteliers-restaurateurs ont hâte que les mesures d’encadrement annoncées par la ville de Strasbourg soient mises en place.

Il ne faut pas créer de déséquilibre entre l’offre traditionnelle et la location saisonnière. Sinon, c’est le commerce de proximité qui disparaît, des classes d’école qui ferment…

Pas loin d’annoncer la peste et le choléra, Pierre Siegel, le président général et président des hôteliers strasbourgeois, reconnaît volontiers (tout de même) qu’il y a un intérêt pour une ville d’avoir des logements en Airbnb.

L’interdire, comme Berlin, c’est une connerie.

En revanche, il y a urgence à encadrer: de 250 logements proposés en 2014 à Strasbourg, l’hébergement chez le particulier a atteint 3500 offres. Par ailleurs, seuls 40% des Strasbourgeois sont propriétaires… Le déséquilibre peut vite être atteint.

Il me paraît indispensable que ce type d’hébergement soit astreint à toutes les réglementations de sécurité, d’accessibilité pour handicapés, de taxes de séjour…

Roger Sengel, toujours hyper actif dans le Groupement, pointe du doigt “l’économie collaborative”, dès lors qu’elle devient “capitalistique, sans règles”. Sous entendu : nous aussi on veut croquer mais on paye trop pour tout.

A Strasbourg, la taxe de séjour est versée depuis le 1er août par Airbnb. Dans les cartons, la reclassement en location commerciale dès lors qu’elles excèdent 120 jours par an. Et ce point, les hôteliers l’attendent avec impatience…

Cuisiniers “collaboratifs” mon oeil

Autre point de friction, les cuistots “home made”. Entre les fast food réinventés, les food trucks très tendances et d’autres services innovants, la restauration traditionnelle a bien du mal à exciter le chaland.

Aujourd’hui, les gens lisent la carte de droite à gauche...

S’il y a bien un truc qui agace encore plus Roger Sengel, ce sont les plateformes dites de “cuisiniers collaboratifs”, dénuées de réglementation notamment sur le maintien de la chaîne du froid, l’hygiène dans les cuisines etc. 

Même si cela crée de l’emploi, cela échappe à tout contrôle fiscal! Les 5000 premiers euros sont offerts… Qui nous fait cette offre à nous?

Jacques Chomentowski, le boss des cafetiers, rappelle que ce qui dérange la profession, c’est l’absence de réglementation.

Alors que nous avons au-dessus de nos têtes telle une épée de Damocles un nouveau décret nous obligeant d’afficher les derniers résultats du contrôle d’hygiène. 

appuie de son côté Roger Sengel.

Tourisme, marché de Noël en version “bof”

Si les chiffres ne sont pas encore sortis, les hôteliers-restaurateurs annoncent un été pas terrible-terrible niveau tourisme. Moins 10% pour les hôtels, et des résultats aléatoires pour les restaurateurs. Les plus touchés? Ceux qui ont une clientèle américaine ou asiatique qui n’ont pas fait le déplacement en France cet été visiblement… Le pays le plus visité au monde fait peur désormais.

Mais ce qui les fait vraiment flipper, ce sont les mesures de sécurité qui risquent d’être renforcées pendant le marché de Noël.

Il faut communiquer de manière positive, nous ne souhaitons pas de psychose autour du marché de Noël!

Communication positive? 

Dire par exemple que le marché de Noël sera plus aéré, puisque piétonnier! Pas communiquer sur les militaires!

Au placard les photos des checkpoints (assurément, il y en aura) et les journalistes porteurs de mauvaises nouvelles. Vive le zoom sur le vin chaud à 4 euros dans un gobelet en plastique. 

Transferts de licences, la frayeur

Avec la région Grand Est, nouveauté dans le monde de la nuit: les transferts de licence (III et IV) possibles dans toute la grande région. Vous habitez Nancy? Vous pouvez demander un transfert de licence à Strasbourg. Ce sera meilleur pour les affaires...

Nous enregistrons une augmentation de 15% des transferts de licence qui viennent de l’extérieur.

Le Groupement attend avec impatience un rendez-vous avec la préfecture et la Ville. Craignant que l’équilibre déjà tout relatif entre le monde de la nuit et le voisinage strasbourgeois soit de fait rompu. 

 

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