Samedi 29 avril, ce sera la fête à Emmanuel Macron et Marine Le Pen à Strasbourg… Des jeunes vont manifester contre les qualifiés du second tour de la présidentielle.

Tramfest d’un côté, manif de l’autre.

Niet

Le mot d’ordre lancé sur les réseaux sociaux par, entre autres, le collectif On Vaut Mieux que Ça, est limpide :

Si nous combattons l'ordre moral, autoritaire, raciste et sexiste que représente le FN, ennemi malgré son discours des classes populaires, nous combattons avec la même force le projet ultra-libéral d'Emmanuel Macron, qui broiera les travailleurs et les travailleuses. Nous appelons tou.te.s les citoyen.ne.s déçu.e.s par ce cirque électoral, celles et ceux qui ne se sentent pas représenté.e.s et qui veulent une vraie alternative à la politique actuelle à manifester.

Les tenants du Ni Le Pen, Ni Macron manifesteront à 14h place Kléber.

Un début de tensions ?

Ce jeudi matin à Paris, des lycéens se revendiquant de cet élan Ni-Ni, ont bloqué des établissements, une vingtaine selon l’Obs.

https://twitter.com/lobs/status/857528462093033472

https://twitter.com/alicefrsd/status/857527049396912128

Tchapp a contacté Lola Romieux, 19 ans, étudiante à la fac d’histoire de Strasbourg, membre du Mouvement des Jeunes Communistes du Bas-Rhin, pour prendre la température de cette jeunesse qui semble se réveiller à quelques jours du 7 mai.

Il y a des blocages à Paris. La colère peut-elle s’étendre ailleurs, à Strasbourg par exemple ?

Oui, tout à fait. Rien n’est décidé pour le moment, nous avons discuté lors d’une assemble générale hier à l’université. Il pourrait très bien y avoir des blocages et des actions très prochainement dans la région. Vous savez, dans ce mouvement, il y a les mêmes têtes que lors des manifestations contre la loi travail l’an dernier. Ces personnes étaient déjà très remontées.

Ni Le Pen, Ni Macron, c’est quoi la lecture précise de ce slogan ?

Nous (en majorité des jeunes électeurs de gauche, de Mélenchon, Hamon, Poutou, Arthaud, des altermondialistes également, ndlr) refusons les solutions apportées par ces deux candidats : racisme d’un côté, libéralisme de l’autre. On ne s’y retrouve pas du tout. Nous préparons l’après, les 5 années de galère avec l’un ou l’autre. Demander aux gens de voter contre, de faire barrage, c’est une moralisation du vote que nous refusons catégoriquement. 

Voter blanc ou s’abstenir, c’est voter FN explique par exemple François Bayrou, soutien d’Emmanuel Macron.

Non. Les sympathisants FN votent FN. Et ce qui a favorisé le Front National, c’est une politique libérale qui a détruit les travailleurs.

Un mot sur la manifestation de samedi.

J’ai déposé le parcours à la préfecture. Nous partirons de la place Kléber, en cortège. Nous ferons une boucle par la place d’Austerlitz, un passage par l’Avenue des Vosges, la place de la République, puis retour place Kléber. Nous attendons des centaines de participants, difficile de dire combien aujourd’hui.

Il y aura une suite après l’action du 29 avril ?

Et comment ! Le 1er mai, les jeunes participeront aux manifestations à Strasbourg avec le mot d’ordre “Résistance”. Une autre assemblée générale est programmée mercredi prochain, le 3 mai. Nous voulons faire une autre manifestation le samedi 6 mai, veille du vote. Et dimanche soir, après le second tour, nous serons dans la rue, quel que soit le résultat. 

Dimanche dernier, Emmanuel Macron est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle à Strasbourg, devant Jean-Luc Mélenchon. Tous les résultats sur Tchapp, là. 

Photos : rassemblements à Paris Ni Le Pen/Ni Macron