Depuis des années, le vote FN est très fort dans la région. Mais il y a une vraie rupture entre les villes et la campagne...

Hier 23 avril, au soir du premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen est arrivée première dans le Bas-Rhin (24,69%) et le Haut-Rhin (27,16%). Les résultats sur Tchapp

Elle rafle la majorité des communes de la région, dont Haguenau par exemple, ou Erstein, loin devant François Fillon (La Wantzenau, Kaysersberg, Altkirch entre autres) ou Emmanuel Macron.

Le candidat d’En Marche, en tête pour le second tour, est premier dans les grandes villes, Strasbourg, Sélestat, Colmar, Mulhouse, Molsheim, Saverne.

Ville vs campagne

Ce qui frappe (toujours), ce sont les scores de Marine Le Pen dans les villages d’Alsace. 

Zinswiller dans le Bas-Rhin, 780 habitants au compteur : la candidate du FN y réalise un score de 44,81 % !

Pas loin derrière, Fort-Louis, toujours dans le Bas-Rhin, 300 habitants, 43,66%.

Oberbronn, dans le Bas-Rhin, 1500 habitants, 43,02%.

Reipertswiller, dans le même coin, 890 habitants, 42,41%.

Goersdorf, toujours dans le nord du Bas-Rhin, 1100 habitants, 38,28%.

Dans le Haut-Rhin, Courtavon, 364 habitants, 40% pour le FN. 

Hindlingen, tout au sud du département, 643 habitants, 40% pour Marine Le Pen.

Rien à voir avec les scores de la candidate à Mulhouse par exemple, 19,7%. Ou Strasbourg, 12,17%…

Un début d’explication ? Les jeunes journalistes du CUEJ à Strasbourg avaient étudié le phénomène dans une enquête consultable en ligne :

Au niveau national, le vote frontiste apparaît comme un phénomène périurbain. Plus on s’éloigne de la ville, plus les scores sont élevés. Le FN enregistre ses résultats les plus importants dans les secteurs ruraux-ouvriers (en Alsace Bossue et dans le massif des Vosges) et les vallées (dans le territoire du Sundgau), profondément marqués par la désindustrialisation.

Pour de nombreux observateurs, la duel Emmanuel Macron / Marine Le Pen le 7 mai prochain verra s’affronter deux France (et donc deux Alsace) : la France des villes avec un certain développement économique, culturel (optimiste et ouverte), et la France rurale, périurbaine, plus difficilement touchée par la crise (pessimiste et repliée).

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