Catherine Troendlé, sénatrice du Haut-Rhin, et Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne, rendent ce mercredi un rapport sur le programme de ‘déradicalisation’ des jeunes islamistes. Selon elles, c’est un échec.

Après des mois d’études sur le terrain et de très nombreuses auditions, la Mission d’Information sur le Désendoctrinement de Djihadistes livre son verdict : politique globalement inefficace.

Première information du rapport, les structures locales qui s’occupent de cette question ne sont pas toutes compétentes. Le rapport évoque un certain “amateurisme” et un manque de formation face à la complexité du phénomène.

Interrogée par nos confrères de l’Express, Esther Benbassa explique :

Les pouvoirs publics, après les attentats, ont été pris de panique. Il fallait faire quelque chose mais comme on est allé trop vite, on est tombé dans le bricolage. 

Par exemple, 7 mois après son ouverture, un centre de déradicalisation en Touraine manque de volontaires. Les sessions sont vides... 

Dans les prisons, le rassemblement des détenus islamistes dans des unités dédiées ne permettrait pas un changement de comportement.

Pire, selon les sénatrices, “ces unités forment une sorte de bouillon qui permet la poursuite de la machine idéologique”.

L’avenir ? Les pistes pour améliorer la lutte contre l’islam radical ? Pour Troendlé/Benbassa (Huff Post),

Il serait aussi urgent d'investir dans la prévention en amont car ce n'est pas lorsque la radicalisation est avancée qu'il est temps de travailler mais bien avant, par la création d'emplois dans les zones délaissées par les pouvoirs publics, la lutte continue contre les discriminations, une politique de la ville plus adaptée aux circonstances. 

Selon les derniers chiffres de la préfecture du Bas-Rhin, 110 personnes suivent en ce moment un programme de déradicalistaion dans le département.

En mai 2016, Manuel Valls, alors premier ministre, avait annoncé avant la fin 2017, l’ouverture d’un centre anti-djihad dans le Grand-Est.

Tout le monde a en tête le parcours de Foued Mohamed-Aggad. À 23 ans, ce jeune originaire de Wissembourg était l’un des kamikazes de l’attaque du Bataclan en novembre 2015. Il s’était radicalisé sur internet et en fréquentant certaines personnes dans le quartier de la Meinau à Strasbourg.

Ce djihadiste avait suivi l’entraînement de Daech en Syrie avec d’autres Strasbourgeois.

Depuis décembre 2015, des stages de déradicalisation sont proposés à Mulhouse. Tchapp en avait parlé . Visitez le site du gouvernent, www.stop-djihadisme.gouv.fr.

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