Sept jeunes Alsaciens de 24 à 27 ans sont jugés à partir de cet après-midi à Paris. Ils sont soupçonnés d’avoir quitté la France fin 2013 pour rejoindre la Syrie et les terroristes de l’Etat Islamique. C’est le procès de la filière djihadiste ‘de Strasbourg’.

Une personne va manquer le procès : Foued Mohamed-Aggad. Ce jeune homme de 23 ans, originaire de Wissembourg, était l’un des terroristes de l’attaque du Bataclan en novembre 2015.

Réseau

Ce procès pour association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme va durer jusqu’au 7 juin. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison. Karim, le frère du terroriste du Bataclan, est dans le box des accusés. 

Foued Mohamed-Aggad a lui été inhumé à Wissembourg le 20 mai dernier. 

Un bar

Décembre 2013, 10 jeunes de Strasbourg partent pour la Syrie. La décision de rejoindre l’Etat Islamique aurait été prise dans un bar à chicha de Kehl, avec l’appui d’un recruteur, Mourad Farès. Mai 2014, sept jeunes reviennent, ils sont interpellés. Deux frères sont morts en Syrie. Un est resté sur place, pour continuer l’entraînement… Le 13 novembre 2015, Foued Mohamed-Aggad participe à la tuerie de 90 personnes au Bataclan.

En Syrie

Sur place durant des mois, le groupe participe aux entrainements de Daech. Les jeunes apprennent le maniement des armes. Ils dorment dans plusieurs camps, à Raqqa par exemple, avant de quitter les rangs djihadistes pour revenir en France. Le soir du 13 novembre 2015, la mère de Foued Mohamed-Aggad, a reçu un sms : “Ton fils est mort en martyr”. Il avait déclenché sa ceinture d’explosifs dans la salle de concert.

Il voulait entrer dans la police

Le djihadiste bas-rhinois du Bataclan venait de Wissembourg, il s’était radicalisé sur internet et fréquentait une mosquée de la Meinau, comme ses copains. Foued voulait intégrer la police après le bac, mais il a été recalé au concours d’entrée.

En Syrie, il a eu un enfant avec sa femme. L’homme a longtemps gardé le contact avec sa mère en France, qui le décrit comme “timide” et “réservé”. Le djihadiste aurait déclaré à plusieurs reprises vouloir “mourir en martyr”. Il était fiché en France et par Interpol en Europe. Personne n’a vu revenir Foued Mohamed-Aggad avant le 13 novembre 2015…

Comprendre

Ce procès va tenter de démêler les rouages de la radicalisation et des filières de recrutement. Surtout, il faudra déterminer les rôles précis des Strasbourgeois en Syrie. Ils ont déclaré durant les auditions que les entrainements sur place étaient d’abord “sportifs”, qu’ils n’ont pas participé à des attaques ou des meurtres, qu’ils sont tombés dans un piège. Les jeunes hommes avaient simplement rejoint la Syrie “pour voir ce qu’il s’y passait” et aider des “opérations humanitaires”. 

Pourtant, selon des documents de l’Etat Islamique, ces Strasbourgeois seraient bien des “combattants”. Les audiences viennent de débuter.

https://twitter.com/PsyOps_fr/status/737247344102629376

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