Vendredi, le Club des Entreprises Inclusives du Bas-Rhin a organisé une journée autour de l’inclusion et du recrutement, au château de Pourtalès.

Quand on entend “club” en économie, l’habitude est de fuir.

C’est certainement encore une réunion de gens de bonnes familles, qui se congratulent de s’enrichir sur le dos de monsieur et madame tout le monde.

Dans ce cas précis, pas du tout… 

Cette structure imaginée par la Maison de l’Emploi de Strasbourg, fédère des grandes et des petites boîtes autour des questions de l’inclusion, d’une économie locale plus solidaire, d’une croissance vertueuse.

Il s’agit de partager les bonnes pratiques, les idées, parfois avec des associations, des institutions, pour faire avancer le schmilblick.

Le schmilblick en l’occurence depuis quelques temps, c’est le casse tête du recrutement. 

C’est bien beau l’inclusion, s’ouvrir à tous les publics, y compris ceux coupés des parcours classiques.

Mais quand il n’y a pas de candidats, du tout, nulle part, et bien il n’y en a pas… Et des centaines de postes restent à pourvoir.

Chouette, une entreprise qui recrute est en pleine forme penserez-vous.

Oui et non. Une entreprise qui peine à recruter peut mettre son activité en danger, et ne peut pas se développer.

Ateliers

Comme cette entreprise de services à la personne, qui voit ses nouvelles recrues se carapater en bout de 96h, malgré des cdi offerts avec fanfare et tapis rouge.

Son boss se casse la binette tous les jours à trouver du personnel pour répondre à des demandes de plus en plus nombreuses. 

Tu aimerais toi voir les gens qui s’occupent de ta grand-mère à domicile, changer tous les jours ? Moi, je me bats contre ça, c’est galère…

Un représentant d’une entreprise de construction demande à mieux promouvoir le savoir faire. 

La directrice d’un hôtel veut remettre en question les pratiques du métier. 

Je trouve pas, parce que les gens ne veulent pas travailler le soir ou le samedi ou le dimanche. C’est très clair. Comment je fais ? Le samedi c’est ma plus grosse journée de la semaine.

Vous prenez ces problèmes du recrutement (entre autres).

Vous saupoudrez de belles intentions comme l’ouverture d’esprit, l’inclusion, la formation, la nécessité pour une entreprise d’oeuvrer pour le bien public, l’obligation d’un engagement social/environnemental, et vous avez des ateliers éclairés. 

Éclairés dans le sens “j’ai une idée pour faire mieux, partageons ensemble”.

Bonnes pratiques

Dans ce cadre bucolique, les adhérents du club ont donc bossé sur les questions de la motivation.

Comment convaincre ? Comment mieux recruter ?

Quelles valeurs présenter ? Comment mieux intégrer certaines populations, coupées des organismes de formation ?

Il faut mieux penser l’entreprise et ses clés pour embaucher, afin de coller aux attentes des candidats.

En faisant de l’inclusion la pierre angulaire de tout développement économique.

Clairement, aujourd'hui c’est aux entreprises de convaincre, pas aux candidats

lâche la stagiaire d’une entreprise dans le numérique. 

Il y a des outils pour mieux embaucher et faire plus d’inclusion explique la préfète du Grand Est Josiane Chevalier, venue pour écouter ces entreprises.

Mais il ne faut pas tomber dans l’assistanat. C’est un équilibre à trouver entre l’offre et la demande. 

rajoute la représentante de l’État, qui explique avoir passé un an à trouver un chauffeur.

Nous aussi à la préfecture nous avons du mal à recruter...

Solution(s)

Comment régler le problème ? Pas avec une seule méthode.

Le travail à accomplir pour une économie plus inclusive ET qui ne souffre pas d’une pénurie de la main d’oeuvre est multiple. 

Il faudrait commencer par ne plus faire de l’endogamie. Nous avons tendance à recruter les personnes qui nous ressemblent. Donc à se fermer à d’autres propositions. Il faut savoir prendre des risques, c’est enrichissant. 

Anne-Marie Jean, présidente de la MDE et vice-présidente de l’Eurométropole de Strasbourg estime que l’économie peut s’ouvrir davantage. Et donc trouver de nouvelles opportunités de collaborations.

D’autres veulent des vidéos, courtes, pour atteindre les jeunes sur les réseaux sociaux, afin d’expliquer les métiers. 

Ils ne savent pas ce qu’on fait. Ils ne savent pas ce qu’est la maintenance d’une chaufferie par exemple

détaille le représentant d’un énergéticien. 

La CTS est présente. La compagnie recrute 400 chauffeurs. Oui, dans ce contexte, bonne chance…

La représentante des ressources humaines de l’entreprise ne trouve pas, comme tout le monde dans la salle.

Le responsable d’une association d’insertion lui souffle d’aller dans les collèges, présenter le métier, pour susciter des vocations dès le plus jeune âge. 

À la fin de la journée, plus qu’une feuille de route, les entreprises du club auront détaillé des pratiques nouvelles.

Pour repartir au turbin et recruter, en trouvant les mots cette fois pour que les candidats ne se barrent pas deux jours après avoir signés. 

C’est du ghosting, comme sur Tinder ! Du jour au lendemain nous n’avons plus du tout de nouvelles des personnes que nous voulons embaucher

explique une invitée, devant l’assemblée qui rigole jaune. 

En vidéo dans notre player, quelques témoignages évoquent la meilleure définition de l’inclusion.

La Maison de l’Emploi de Strasbourg est partenaire de Tchapp.

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