Pour abolir la frontière entre valides et empêchés, les Eurockéennes de Belfort ont mis le paquet.

All Access

Au milieu des scènes et stands de nourriture trône une grande tente blanche.

“L’espace All Access” est là pour mélanger les publics et faire des Eurockéennes une expérience qui ne rime pas avec galère pour les non-valides.

C’est le fruit de la collaboration entre la Maison Départementale des Personnes Handicapées, le mécène Malakoff Médéric et le Comité Départemental Handisport.

Mickaël Fortier fait partie du comité CDH et s’enthousiasme à propos de cet espace.

En terme d’accessibilité en festival, je pense que les Eurockéennes est un pionnier français voire européen.

Sur le stand, un espace de repos est proposé à ceux qui en ont besoin, ainsi que des toilettes et une tente pour se changer, adaptées aux fauteuils roulants.

Prêts de fauteuils, y compris des joëlettes, sorte de 4x4 version fauteuil roulant, accompagnement, et réparation de fauteuils sont également proposés.

Sur tout le site du festival, des rampes sont installées, et les malentendants ont possibilité d’avoir un casque qui diffuse des boucles magnétiques, un circuit qui leur permet d’entendre parfaitement les concerts.

Échange

C’est la deuxième année que le stand All Access a sa place sur le site du festival.

L’an dernier, c’était un peu un galop d’essai, et cette année on a repensé l’espace pour qu’il soit plus ouvert.

Du coup, il est fréquent de voir des personnes à mobilité réduite danser sur la piste, au milieu de personnes valides.

Lesquelles doivent faire l’effort de commander leur bière en langue des signes, au bar du stand tenu par des personnes sourdes et malentendantes.

Avec des petites fiches schématiques sur le comptoir, pas d’excuse, c’est simple comme bonjour.

Évidemment comme ça on fait de la sensibilisation ludique, ça marche vachement bien, et puis plus les gens sont bourrés et plus ça les fait marrer de venir commander ici !

Le succès est tel que ce jeudi soir, le bar seul de ce stand a fait autant de ventes que l’intégralité des bars du festival en trois jours l’an passé.

Pour sensibiliser davantage, pas mal d’animations sont mises en place sous le chapiteau.

Laëty et son chansigne (une musique passe, et elle la signe en rajoutant une petite mise en scène), une démonstration de prothèses, un ensemble d’instruments permettant de ressentir la musique via la vue, l’odorat, et le toucher…

Et ces animations n’attirent pas seulement des PMR.