La ministre du logement, Emmanuelle Cosse, annonce la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim en 2016.
L’ancienne responsable d’EELV était hier sur RTL. Selon elle, ce calendrier lui a été répété par François Hollande.
Une ancienne promesse
Souvenez-vous, le 14 septembre 2012, en ouverture de la conférence environnementale, François Hollande annonçait la fermeture de la plus vieille centrale française en 2016. En janvier 2013, l’Elysée nomme un délégué interministériel chargé d’organiser la fermeture du site.
Sauf que… En septembre 2015, le Président de la République a reconnu que la centrale ne pourrait pas fermer en 2016. Tchapp en avait parlé là. La ministre de l’écologie, Ségolène Royal, a aussi répété que 2016 devait être l’année du lancement de la procédure de fermeture. EDF doit présenter le processus en juin prochain.
Facile ?
Emmanuelle Cosse a expliqué hier qu’il était simple d’arrêter un réacteur. Ségolène Royal, encore elle, a déclaré le contraire, expliquant justement que le report de la fermeture du site avait été décidé “parce qu’il ne suffit pas de tourner un bouton”. D’ailleurs, le ministère de l’écologie n’a pas encore répondu à la nouvelle déclaration de la ministre du logement.
Ce qui est prévu
Selon la loi de transition énergétique, 50% de l’électricité en France sera d’origine atomique en 2015, contre 75% aujourd’hui. Pour la Cour des Comptes, il faudrait fermer au moins 18 réacteurs sur les 58 du parc français pour atteindre cet objectif.
EDF a récemment expliqué ses plans. L’électricien ne va fermer que deux réacteurs, au lancement de l’EPR de Flamanville, pas avant fin 2018. Fessenheim est l’unique “hypothèse” de fermeture pour Jean-Bernard Levy, le grand patron d’EDF. Le groupe a également obtenu du gouvernement une rallonge de la durée d’exploitation des centrales nucléaire en France : 50 ans au lieu de 40 ans.
Trop dangereuse ?
Fin de semaine dernière, des journaux allemands révélaient qu’un accident grave à la centrale de Fessenheim aurait été minimisé en avril 2014 par l’exploitant. Le ministère allemand de l’environnement s’était empressé de demander la fermeture immédiate du site. Quelques heures après cette prise de position, l’ASN en France, l’Autorité de Sûreté Nucléaire, expliquait que la sécurité de la centrale haut-rhinoise n’était pas à remettre en cause.
Trop amère la pilule ?
Des question sur la sortie d’Emmanuelle Cosse : est-ce vraiment une nouvelle annonce de François Hollande à sa nouvelle ministre du logement ? Etait-ce une promesse pour lui faire accepter un “maroquin” dans son gouvernement ? Ou Emmanuelle Cosse a t-elle du mal à ravaler ses convictions écologistes à l’heure où le nucléaire va finalement connaitre un nouvel essor en France? Le “grand carénage” d’EDF, la modernisation de tous les réacteurs, va coûter au moins 50 milliards d’euros… La ministre du logement peut aussi profiter du “Fessenheim bashing”, des attaques répétées contre la sécurité du site.
