Plus de 300 personnes participent ce 17 novembre à Obernai, à la mobilisation contre la hausse des taxes sur les carburants. 

D’abord rassemblés au petit matin sur un parking du centre-ville, les manifestants se sont ensuite dispersés aux entrées d’Obernai pour ralentir le passage des véhicules. 

Toute la journée, ils veulent manifester devant des stations-services, sur les ronds-points, devant des supermarchés, pour crier un ras-le-bol général.

Mes fins de mois sont difficiles nous explique Laurent, manifestant, qui rame avec 1500 euros par mois.

J’ai 300 euros de gazole par mois pour aller bosser de nuit, rajoute Antonio, chauffeur routier, qui s’apprête à lancer une opération escargot sur l’autoroute A35 à la sortie de la ville.

Les gendarmes sont présents, pour prendre la température et déminer le terrain. 

Je suis solidaire avec vous, mais c’est pas le Far West, laissez les gens passer, lance un gradé avant le départ du cortège.

Dominique Balazs est l’organisateur du mouvement dans le secteur. 

Le bonhomme, 45 ans, bosse pour la logistique d’un grand groupe auto.

C’est un tout, on en a marre des hausses des taxes. Je suis apolitique et je veux que le gouvernement agisse pour améliorer notre quotidien.

Comme ailleurs en France, tout ce petit monde (jeunes, retraités, cadres, chômeurs) a été mobilisé sur les réseaux sociaux.

Pierre-Yves, un assureur, porte une banderole ‘on est furax’, devant la station service Leclerc, fermée à cause des manifestants.

Mon salaire est confortable, mais tous les jours, je vois des jeunes qui ne s’insèrent pas. C’est la première fois que je manifeste.

Le patron du Leclerc va voir les manifestants. Il ne veut pas parler à la presse, mais le dirigeant montre son mécontentement aux participants.

C’est une catastrophe pour le chiffre d’affaire, regardez, les clients ne passent pas ! Je vais devoir demander à mes salariés de rentrer chez eux aujourd'hui.

L’homme en colère s’éclipse sous les sifflets, comme un arbitre à la fin d’un match.

Dominique, l’organisateur du mouvement, nous glisse que l’action sera levée cet après-midi, pour “arrêter de l’emmerder”. 

Sur la page Facebook ‘blocage Obernai’, plus de 600 personnes se disent intéressées par l’action de ce samedi.

Demain dimanche, les agriculteurs nous rejoignent et veulent bloquer les routes dans le secteur. Lundi, les routiers se rallient. S’il le faut, nous ferons durer le plaisir. 

L’ambiance ? Regardez la vidéo dans notre player. 

Bien que non violente, l’action a provoqué des tensions avec des automobilistes qui n’ont pas supporté de perdre du temps dans la manif.

Ailleurs en Alsace

Des opérations escargots sont menées sur l’A35 et l’A4 près de Strasbourg, Geispolsheim, Schiltigheim.

La circulation est très difficile ou même totalement bloquée par endroit.

Blocage par exemple au péage de Monswiller avec près de 500 manifestants.

https://twitter.com/ITA6768/status/1063704974453075968

À Sélestat, 250 personnes filtrent les entrées de la ville.

À Mulhouse, la route vers Guebwiller est bloquée. 

À Colmar, la route de Strasbourg est bloquée par des palettes. Perturbations dans la ZI Nord.

https://twitter.com/LAlsaceLive/status/1063700743268503552

Les actions sur le terrain, ici et partout en France, sont relayées sur les réseaux sociaux, la page nationale des blocages par exemple. 

Des dizaines de manifestations sont organisées jusqu’à ce soir. La SANEF (autoroutes dans l’Est et le Nord de la France), vous demande de reporter vos déplacements.

Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, 125 000 manifestants sont recensés partout en France vers midi. 

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