La ville de Strasbourg et la Fondation de l’Oeuvre Notre Dame lancent une réfection complète de la plateforme de la cathédrale.
Elle ferme en octobre prochain, réouverture en avril 2019 avec une toute nouvelle scénographie et des aménagements pour améliorer les visites.
La plateforme de la cathédrale de Strasbourg, nichée à 66 m du sol, n’offre pas grand chose de plus qu’un beau point de vue sur la ville en ce moment.
C’est en tout cas l’avis d’Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg.
À partir d’avril 2019, nous proposerons entre autres une table d’orientation, un parcours ludique et nous mettrons en valeur la “Maison des Gardiens”. Jusqu’à présent, une fois là-haut, on n’apprenait pas grand chose de l’histoire de la cathédrale. Nous allons moderniser cet aspect.
La réflexion est encore en cours. Pourquoi pas une borne interactive pour se prendre en photo par exemple ?
L’entrée de la plateforme (la loge caisse) sera complètement transformée, ainsi que la sortie, l’escalier (336 marches !) nettoyé, les inscriptions dans la pierre tout en haut, valorisées.
La fameuse “Maison des Gardiens” sera retapée et réhabilitée.
Panorama
Non, cette bâtisse n’est pas juste un truc moche posé on ne sait pas trop pourquoi.
Voici un vrai bout de patrimoine, construit sur les fondations d’un début de tourelle de la seconde flèche qui ne verra jamais le jour. Cette maison servait aux gardiens de la cathédrale, chargés de surveiller la ville à l’époque.
Sabine Bengel est une historienne qui travaille depuis 15 ans à la Fondation de l’Oeuvre Notre Dame, l’institution en charge depuis des lustres de la réfection de la grande dame.
On sait qu’une première maison a été construite vers le 16ème siècle.
Les gardiens de la cathédrale étaient en fait ceux de la ville. Ils surveillaient tout le territoire, et donnaient l’alerte en cas d’incendie dans les quartiers. Depuis la plateforme, les gardiens voyaient tout à 360°.
Les explications en vidéo dans notre player.
Ticket bâtisseur
Les travaux de la plateforme vont coûter 1,5 million d’euros.
Pour aider au financement, la ville vient de lancer un “Ticket Bâtisseur”.
En plus de payer 5 euros pour accéder à la plateforme, vous pourrez, seulement si vous le désirez, rajouter 1 euro (ou plus...) pour les travaux.
C’est une sorte de crowfunding, le bonus étant exclusivement destiné à l’entretien de Notre Dame.
Mieux. Vous pouvez aussi vous procurer une “Carte de la Communauté des Donateurs”, à partir de 50 euros, avec possibilité de défiscalisation.
L’idée est toujours la même : s’occuper de la cathédrale coûte une blinde, il faut assurer les financements.
Chaque année, les travaux de restauration coûtent en moyenne 1,5 million d’euro. Et le chantier est infini...
Rien que pour la statue de Saint-Arbogast l’an dernier, 25 000 euros ont été dépensés.
Boost
250 000 personnes grimpent chaque année à la plateforme. C’est pas mal, mais moins bien qu’il y a 20 ans.
Début 2000, 380 000 personnes montaient les marches.
Ces travaux doivent dynamiser le site et inciter plus de gens à monter. La cathédrale, c’est 4 millions de visiteurs par an ! Nous devons la rendre plus attractive et intéresser plus de monde.
Alain Fontanel le laisse entendre, de nouveaux prix seront proposés à la réouverture de la plateforme, un peu plus élevés, mais aussi modulables avec par exemple un tarif famille.
Rien n’est encore bouclé sur cette question. Le prix de 5 euros n’a pas bougé depuis 10 ans…
Et les handicapés ?
Ouch, la question piège. Il y aura bien des travaux pour améliorer l’accessibilité mais…
Il ne sera toujours pas possible de monter avec une chaise roulante. Et nous n’allons pas construire d’ascenseur. La cathédrale est un monument historique qui n’est pas du tout pensé pour ça ! Mais nous réfléchissons à améliorer l’accueil. Il y aura des aménagements pour les personnes à mobilité réduite.
À l’occasion de l’opération Strasbourg Mon Amour, jusqu’au 18 février, la cathédrale propose un “Ticket pour le 7ème ciel”.
Pour 5 euros, vous montez sur la plateforme, à deux.
Et vous roulez une galoche d’enfer à votre partenaire. Non, ça c’est juste pour le selfie...
