Depuis quelques mois, l’ancien hôpital militaire Lyautey à Strasbourg dans le quartier du Neuhof est en démolition. 

Le site qui a cessé son activité en 2008, va être totalement repensé.

En 2024, le nouveau collège Solignac y verra le jour. Ainsi que des logements, un nouveau parc public, et d’autres services aux habitants. 

Le projet (plus de 32 millions d’euros pour l’achat des bâtiments à l’armée, la dépollution, les aménagements, les constructions...) devrait se finaliser en 2026.

Recyclage 

Intéressant : l’ancien hôpital n’est pas à proprement parlé “détruit”, mais “déconstruit”. Et la différence est importante…

GCM Demolition a formé spécialement ses équipes à la récupération de matériaux, qui seront reconditionnés et utilisés sur d’autres chantiers. 

Le concept est assez nouveau à Strasbourg, et c’est surtout l’ampleur de la tâche qui impressionne. 

Avant, on cassait tout à la masse et à la pelleteuse. Tout finissait en gravats ou à la décharge. Maintenant, nous déconstruisons, en partant des tuiles pour arriver aux briques,

explique Georges Metzger, le PDG de GCM Démolition.

300 000 briques vont ainsi être récupérées de Lyautey, et nettoyées ! Ainsi que des milliers de tuiles, qui serviront par exemple au nouveau collège Solignac.

Les poutres en bois seront également revalorisées, ainsi que des centaines de structures en grès qui servaient aux fenêtres. 

C’est une manière de faire face à la pénurie de certaines matières, comme le bois. Et surtout, réutiliser les tuiles par exemple, évite d’en acheter des nouvelles, et donc d’utiliser de l’énergie, très onéreuse en ce moment, pour les sortir de l’usine. Déconstruire, c’est préserver l’environnement. 

Vertueux ? Oui. Mais long, très long.

Prenez une bonne pelleteuse, quelques gars avec des masses et votre grosse bâtisse, elle tombe en quelques mois.

Déconstruire, à l’inverse, peut prendre trois ou quatre fois plus de temps. 

Puisque c’est simple à comprendre, il faut tout démonter, et préserver le maximum d’éléments. 

Certaines économies à faire

Les matériaux qui seront réutilisés pour le futur collège seront entreposés sur place. 

Donc pas de coûts de transports par exemple. 

Ce qui est récupéré et par essence, déjà fabriqué… Donc pas besoin d’acheter de nouveaux matériaux, dont les prix flambent avec la hausse des énergies.

Chouette alors ?

Les coûts de la main d’oeuvre sont très importants, bien plus que si on achetait neuf. Il y a le temps passé aussi à tout remballer, préparer, nettoyer, verifier. Et tout n’est pas possible avec des produits récupérés, donc il y a de toute façon une partie à retraiter, ce qui a aussi un coût. 

tempère Georges Metzger.

Au final, le coût financier entre récup et neuf serait kif-kif bourricot. Peut-être même un poil plus cher pour la récupération, à cause du surcroît de main d’oeuvre.

Là où c’est gagnant, c’est pour l’environnement. 

Imaginez : moins de camions pour transporter, moins de pollution, moins d’énergie pour fabriquer, moins de rejets d’usines, du bois revalorisé, du grès utilisé à nouveau... on recherche surtout la baisse de l’emprunte carbone du projet global. 

Visite en vidéo de ce chantier si particulier à Strasbourg. 

Des jobs

La déconstruction de l’ancien hôpital Lyautey va encore durer jusqu’au début 2023. 

GCM Démolition recherche des ouvriers, des techniciens, de la main d’oeuvre pour répondre à ses besoins. 

Les détails ici, ou sur le site internet de la Maison de l’Emploi de Strasbourg, partenaire de Tchapp, qui aide les entreprises de l’Eurométropole à recruter. 

Qu'avez-vous pensé de cet article ?

Vous avez déjà donné votre avis.

J'aime 1
Indifférent 0
J'aime pas 0