Le Corevih Grand-Est alerte sur la forte augmentation du nombre d’IST, mesurée depuis 3 ans. Vous mettez moins de capotes…

Corevih = Coordination régionale de la lutte contre l’infection due au VIH. 

La structure regroupe des professionnels (médecins) qui pilotent la lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles. 

Et la tendance aujourd’hui n’est pas du tout réjouissante côté IST…

Depuis deux ou trois ans, les médecins notent partout en France une forte augmentations des cas de chlamydiae par exemple (267 000 personnes atteintes en 2016, contre 77 000 en 2012). 

Les unités spécialisées dans la lutte VIH/IST, comme Le Trait d’Union à l’hôpital civil de Strasbourg, voient également de plus en plus d’infections à gonocoques, ou même de syphilis !

Cette maladie, quasiment oubliée depuis des décennies, fait un retour très remarquée.

Selon les chiffres de santé-publique France, 1500 cas ont été déclarés en 2016, 800 en 2012, 0 en 2000.

Cette IST peut déclencher de sévères complications, au cerveau par exemple. Van Gogh en est mort…

Même pas peur

Il faut mettre des capotes, tout le monde le sait, on le répète depuis 20 ans bon dieu… Alors pourquoi cette multiplication des infections ?

Nous avons posé la question à Marialuisa Partisani, médecin spécialisée dans le traitement du VIH à Strasbourg et présidente du Corevih Grand-Est.

Témoignage en vidéo dans notre player.

Justement, beaucoup n’en mettent plus trop, des préservatifs… Il y a un lien avec les progrès de la science pour soigner les malades du Sida.

Aujourd’hui, on ne meurt plus du sida si on est bien traité. Les médicaments permettent à une personne malade de ne plus transmettre la maladie, encore une fois si elle traitée correctement. Du coup, le sida ne fait plus peur. On utilise moins le préservatif, on ne pense pas du tout aux autres maladies.

Le sida n’inquiète pas, on pense à tort que c’est du passé, on relâche son attention. En plus, c’est bien connu, le préservatif emmerde finalement tout le monde dans l’excitation du moment.

Mais on oublie qu’on ne guérit pas du sida pour le moment, que son traitement est lourd, et que d’autres maladies (les hépatites...) se transmettent bien plus facilement. 

D’ailleurs, l’agenda des consultations du Dr Partisani est blindé au Trait d’Union. Ce qu’elle entend le plus souvent ? “Je pensais que ça n’arrivait qu’aux autres”.

L’épidémie de Sida est stabilisée depuis des années. On sait faire avec les personnes malades. Reste les personnes qui ne savent pas qu’elles portent le VIH, parce qu’elles ne se font pas dépister. C’est le principal risque actuellement d’attraper le virus. Pour les IST c’est pareil. Le dépistage est largement insuffisant. Les messages de prévention ne passent plus…

Dépistez-vous

Du 1er au 8 décembre 2018, le Corevih Grand Est organise une semaine des dépistages VIH/IST, avec des actions qui seront menées en Alsace (infos).

Le ministère de la santé a lancé une nouvelle campagne de prévention contre les IST, avec un site web dédié (info-ist.fr), où vous pouvez par exemple évaluez vos risques.

En Alsace en 2017, il y a eu 94 nouveaux cas de séropositivité.

1433 patients sont suivis à Strasbourg pour l’infection VIH, 256 à Colmar, 620 à Mulhouse. 

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