Plusieurs bâtiments de l’université de Strasbourg sont à nouveau bloqués depuis ce matin, mardi 10 avril. Une Assemblée générale des étudiants s’est tenue à partir de 10 heures 15, devant l’un des bâtiments bloqués.

On prend les mêmes et on recommence. Le blocus du Patio, l’un des bâtiments centraux de l’Unistra sur le campus de l’Esplanade, est à nouveau effectif pour la journée de mardi. Cette fois, les entrées de deux autres bâtiments, le Portique et l’Escarpe, sont également bloquées. 

Le mouvement d’étudiant qui a décidé le blocage (après vote la veille en AG) protestent contre la loi ORE (Orientation et Réussite des Etudiants) et le dispositif Parcoursup, qui favorisent selon eux la sélection à l’entrée à l’université des lycéens, et une “élitisation” des études supérieures.

Les cours et examens prévus dans les bâtiments bloqués mardi ont été annulés et seront reportés. Une salariée de l’université, qui travaille à l’administration, partage son inquiétude : 

On ne sait pas trop quand ni dans quel lieu les partiels seront reportés, cela prend du temps d’organiser tout cela. Pour le moment, on reste un peu dans le flou. 

La désorganisation touche aussi le personnel de l’Unistra : plus d’une centaine de salariés n’ont pas accès à leur bureau ; certains d’entre eux travaillent de chez eux lorsque c’est possible, d’autres ont été accueillis dans d’autres bâtiments, non encore occupés. 

La sécurité a été renforcée sur le campus : de 4 habituellement, les vigiles (salariés d’une entreprise de sécurité) sont passés à 15, pour les journées de blocus. L’un d’eux nous glisse : 

Nous sommes là tant que les étudiants bloquent les bâtiments. Si le blocus est reconduit demain, nous serons là demain aussi ! 

L’ambiance est pourtant calme.

Le soutien à une université “libre et émancipatrice” 

Vers 10 heures, les étudiants commencent à se diriger vers le Portique, où a lieu l’Assemblée générale de ce mardi (la veille, l’AG avait eu lieu devant le Patio, premier bâtiment bloqué). La plupart s’assoient en arc-de-cercle, d’autres restent debout. Difficile de déterminer précisément le nombre d’étudiants présents, ils sont en tout cas près d’une centaine. Les débats s’engagent. 

Les étudiants se relaient au mégaphone, disent leur opposition à la loi ORE et à la réforme de l’entrée à l’université, rappellent leur attachement à une université “libre, accessible et émancipatrice”.

D’autres font part de leur inquiétude : quand les examens qui auront du se tenir lundi 9 et mardi 10 avril auront-ils lieu ? Pourront-ils tout de même commencer leur stage prévu en mai, si les partiels sont reportés à ce moment-là ? 

A la moitié de l’AG, l’un des étudiants qui prend la parole, fait remarquer l’absence de Michel Deneken, président de l’Université de Strasbourg, dans le débat. Celui-ci s’est exprimé de son côté sur France info mardi matin : il a dit ne pas exclure le recours aux forces de l’ordre pour débloquer les bâtiments universitaires, “si la liberté d’enseigner, de chercher et de circuler est en cause”. 

A la fin de l’AG, les étudiants présents ont voté la continuité du blocage de l’université, demain mercredi.

https://twitter.com/BlocusStrass/status/983652639165616128

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