Condamné à perpétuité. Nicolas Charbonnier, 53 ans, l'étrangleur de la Robertsau, va passer une grande partie du reste de sa vie en prison. 

La Cour et les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocat général, Laurent Guy, en condamnant tout à l'heure Nicolas Charbonnier, 53 ans, à la réclusion criminelle à perpétuité. 

« Je hais celui que j'étais il y a 30 ans »

Les remords de l'accusé prononcés à la fin des débats de ce matin n'ont pas convaincu les jurés. 

 

15 ans incompressible

En janvier 1986, l'accusé avait violé la petite Marion, 11 ans, puis étranglé deux mois plus tard Martine, une étudiante de 17 ans, faisant régner un climat de psychose à la Robertsau, quartier chic et sans histoires de Strasbourg.

Cette condamnation à perpétuité n'a pas été assortie d'une peine de sûreté. Et dans ce cas de figure, c'est la peine incompressible régit par les textes de l'époque, en 1986, qui s'applique. Soit 15 ans. Ce qui signifie aussi que Nicolas Charbonnier, passé ce délai de détention, pourrait introduire une demande de mise en liberté.

 

« Il s'y attendait »

L'accusé dispose de 10 jours pour faire appel. Me Eric Braun, son avocat, n'est pas certain que son client acceptera un second procès. 

C'était 30 ans ou perpétuité. Il s'y attendait. Même si cela n'efface en rien l'horreur des faits, il y a un vrai problème de droit dans ce dossier. La Cour a retenu les actes de barbarie, puisque mon client a dénudé Martine et lui a coupé les poils pubiens.

Dans le cas contraire, le meurtre aurait été prescrit.

 

Comme si rien n'avait jamais existé...

Impassible dans son box, à l'annonce du verdict, Nicolas Charbonnier a paru absent, comme si ses crimes de 30 ans n'avaient jamais existé. Le cauchemar est en revanche évanoui pour Marion et Patricia, la sœur de Martine. 

J'ai encore du mal à réaliser, à réagir. C'est vrai que le mot perpétuité ça fait drôle à entendre

a balbutié Marion, très émue. 

 

«Elle est arrivée au bout »

Pour Me Yannick Pheulpin, son avocat, il s'agit aussi d'une surprise. 

Une condamnation à perpétuité n'est jamais très courante. On ressent un sentiment de soulagement. Marion peut se dire que sa parole a été prise en compte, qu'elle est arrivée au bout et que la page peut commencer à être tournée. 

 

« Un verdict pour avancer »

Même réaction chez Me Fabienne Herdly-Klopfenstein, conseil de Patricia, la sœur de Martine morte étranglée, et de ses parents. 

C'est un soulagement et même si l'absence est cruelle ce verdict va leur permettre d'avancer. 

 

Au civil, Nicolas Charbonnier devra également verser 30.000€ de dommages et intérêts à Marion, ainsi qu'à Patricia. Mais ce soir, pour les deux femmes, ce n'était pas le plus important.

Comment se reconstruire 30 ans après les faits ? Tchapp a posé la question à un expert judiciaire. A lire et à voir ici.

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