La guerre des taurillons aura-t-elle lieu à Wintershouse ? Contre l’avis de la commune, le Préfet de la région Grand Est vient d’autoriser l’extension de l’élevage Schoenfelder qui passe à 1.200 têtes 

 

Le Préfet a donné son feu vert « à l’issue d’un processus approfondi d’instruction, après enquête publique et avis favorable du commissaire enquêteur et du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques ». Il va également nommer une commission de suivi dés le démarrage des travaux qui pourraient débuter avant la fin de l’année.

Un cheptel triplé

Le cheptel de l’EARL Schoenfelder à Wintershouse, village de 1.000 habitants près de Haguenau, passera donc de 360 à 1.200 bovins. Pour les trois éleveurs (le père, le fils, le neveu), le calcul de rentabilité est simple. Il faut compter 400 bêtes par associé pour que la Ferme reste dans la famille.

Le communiqué de la Préfecture indique également que

 

cette autorisation permettra l'installation de deux jeunes agriculteurs tout en développant  l’approvisionnement local en viande bovine.

 

Le conseil municipal dit non

L’affaire fait grand bruit dans le village de Wintershouse. Prenant le taureau par les cornes, le conseil municipal a émis un avis défavorable, tandis qu’une pétition contre le projet d’extension a également circulé à l’initiative de riverains et d’associations.

Le 7 octobre, le Coderst (Conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques) a rendu un avis favorable avec une voix contre, celle d’Alsace Nature.

Nuisances en série

Les opposants à cette ferme géante de 1.200 taurillons ont listé les nuisances : odeurs, prolifération de mouches, bruit, transport répété pour acheminer le lisier et la nourriture.

Toutefois, le commissaire enquêteur a imposé un cahier des charges à l’exploitant. La famille Schoenfelder devra réduire les odeurs et mettre en place un bardage complémentaire sur le bâtiment de la nouvelle fumière (partie nord et pignon ouest).

 

Enfin, l’arrêté préfectoral d’autorisation a

 

prescrit les mesures techniques de nature relatives à la crainte d’atteintes aux commodités de voisinage telles que nuisances olfactives, nuisances sonores, présence de mouches, trafic routier. 

 

Cela suffira-t-il à apaiser les opposants au projet ou le Préfet a-t-il joué la mouche du coche ?

Mise à jour 15h30

Les Amis de la Confédération Paysanne d’Alsace ont publié un communiqué suite à cette information. Voici des extraits : 

Forcément déçus de n'être pas entendus étant données les nuisances à venir de que ce type d'installation industrielle va générer, mais nous restons déterminés à promouvoir l'agriculture paysanne à taille humaine, respectueuse de l'environnement et des animaux. Malheureusement, pas surpris par la position de l’Etat qui soutient une fois de plus l’industrialisation de l’agriculture au détriment de la qualité et du bien-être animal et fait le jeu du profit,alors que la crise de l’élevage qui secoue notre pays depuis plusieurs mois démontre l’impasse dans lequel la filière est engagée. 


Agrandir les exploitations n’est pas pour celles-ci un gage de pérennité. D’ailleurs de nombreux exemples d’éleveurs qui ont fait le choix d’une exploitation à taille humaine, tournée vers l'agriculture biologique et la vente directe s’en sortent mieux que les grandes exploitations figées dans un modèle qui ne correspond pas à nos besoins.
 

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