Ils sont beaux, ils sont bios. Des fruits, des légumes, des produits de la ferme qui arrivent jusqu'à votre panier. Comment ? En bus...
Ce MarchéBus est un projet initié par plusieurs producteurs bios du nord de l'Alsace. C’était hier mercredi sa première sortie à Oberhoffen-sur-Moder, Haguenau et Niedermodern. L'idée n'a pas mis longtemps à germer.
Du bio devant chez toi
A l'origine du projet, une enquête réalisée par l'OPABA (Organisation professionnelle de l'agriculture biologique en Alsace) sur la commercialisation des produits bios. L’un des points soulevés fait tilt: même pour du bio, le consommateur n’a pas envie de parcourir plus de 15 kms pour en trouver... Circuit court oui, trajet long, non !
Un bus, c'est plus fun
Sept producteurs d'Alsace du Nord ont relevé un défi : faire venir les produits de la ferme (bios) directement dans le panier de la ménagère.
On a d’abord pensé à un camion. Mais c’était compliqué quant à l’accessibilité. Et puis le bus, ça a un petit côté fun
raconte Luc de Gardelle, le gérant des Jardins d’Altaïr à Oberhoffen-sur-Moder. Acheté à Lyon pour 20.000 €, le fameux bus vert a coûté presque cinq fois plus cher en aménagement.
Imaginez un magasin de 10m de long et 2m de large
Et voici une surface de vente mobile de 24 m2 toute en longueur où on trouve de tout: fruits, légumes, pains, viennoiseries, farines, jus, vins, charcuteries, œufs, produits laitiers, fromages …
Un vrai casse-tête, mais en même temps un super défi, notamment pour les menuisiers qui se sont éclatés sur ce projet. Ce MarchéBus est un prototype. On a mis 4 mois de plus que prévu pour l’aménager, ce qui a gonflé le budget de 40%. La vraie difficulté c’était de rendre fonctionnel ce magasin roulant de 10m de long sur 2,20 m de large.
Maintenant, on sait...
Et nos producteurs bios ont fait face à des équations ubuesques: comment faire tourner les frigos quand le moteur du bus est à l’arrêt tout en diffusant du chauffage à l’intérieur pour éviter que les clients ne prennent froid sachant que plus rien ne marche lorsque le véhicule est éteint… « Maintenant on sait comment en faire un autre. On peut même envisager un accès handicapés par les portes du milieu », souligne Luc de Gardelle.
Les producteurs parties prenantes du projet (Albert et Doris Burger, Daniel Starck, les Fermes Faust, Rosenfelder, Rikedel, les Jardins d'Altaïr et Vegetal Respekt) ont mis la main à la poche : 20.000€ de bus, 95.000€ d’aménagement. L’Agence de L’eau qui soutient l’agriculture biologique et la préservation des sols, la Région, l’Agence de Développement du Nord et un Fonds européen ont contribué au financement.
Deux emplois créés en attendant plus?
L'initiative du MarchéBus a également permis de créer deux emplois à temps partiel. Seule contrainte pour Hélène et Harmonie, les salariées : conduire le bus…
Notre coeur de projet c’est de transformer ce MarchéBus en société coopérative d’intérêt collectif pour y intégrer les salariés, les producteurs et les consommateurs. C’est un beau projet collectif. A terme, on peut passer à six jours de vente du lundi au samedi et participer le dimanche à des fêtes ou des animations pour se faire connaître. Et à ce moment là, on pourra encore embaucher…
Et ce MarchéBus pourrait même faire des petits en Alsace. Car selon nos informations d’autres producteurs alsaciens seraient emballés par l’idée, qui a également séduit quelques décideurs politiques… Programme hebdomaire de ce marché roulant consultable là.