Ayman Hazzouri, artiste syrien installé à Strasbourg, propose des cours de calligraphie arabe. De la calligraphie tradi à la “calli-graffiti”, Tchapp a essayé.

Il faut le préciser de suite : tout le monde peut y participer, pas besoin d’être arabophone. Et c’est justement cette démarche qui est intéressante...

C’est dans un appartement à Hautepierre que Ayman Hazzouri nous reçoit. A la fenêtre, on peut lire, sur une banderole rouge, « Horizome », le nom de l’association avec laquelle il collabore.

Dans ces locaux, il propose des cours de calligraphie arabe tous les samedis matin.

L’ambiance est calme, complètement zen. Ayman Hazzouri revisite, très concentré, les lettres de l’alphabet arabe.

Ce sont des échanges culturels et artistiques qui sont à votre portée.

Exilé

Ayman Hazzouri est un artiste syrien.

Il s’est installé à Strasbourg en 2007 pour poursuivre ses études d’arts plastiques. Il pensait rentrer chez lui, à Alep, avec un diplôme en poche mais la situation en Syrie l’a forcé à changer ses plans.

Depuis, il enseigne l’art plastique dans des lycées strasbourgeois et espère décrocher un poste à l’université de Strasbourg.

A côté, Ayman Hazzouri partage sa passion pour la calligraphie au cours de ses ateliers du samedi.

Engagé

Le professeur de calligraphie profite de ses cours pour réfléchir avec ses élèves autour de la question de l’identité.

Je n’aime pas trop les concepts de « réfugié » ou d’« exilé » parce qu’ils ont tendance à s’arrêter sur la nationalité de la personne. Oui, je suis syrien mais je suis avant tout un individu qui a sa propre identité et personnalité.

Son calame (plume en roseau) à la main, Ayman Hazzouri n’hésite pas à citer des auteurs et proverbes significatifs.

Il reprend les mots d’une des figures majeures de la poésie palestinienne, Mahmoud Darwich.

Tout corps humain est ma nationalité.

Ou encore, le fameux premier article de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.

Contemporain

Sur sa table de travail, les couleurs et les formes s’entremêlent.

S’il transmet les techniques traditionnelles de la calligraphie lors de ses cours, Ayman Hazzouri s’amuse aussi à les transgresser.

Il renouvelle le genre en proposant des créations proches de l’art abstrait et du street-art.

L’artiste ne respecte pas forcément la forme classique des lettres de l’alphabet arabe en calligraphie.

Aymann déforme et les transforme pour créer des formes nouvelles.

Il a aussi pu réaliser une fresque murale à Hautepierre.

A mi-chemin entre la calligraphie et le graffiti, il appelle ça : la “calli-graffiti”.

Vous pouvez découvrir ici la fresque Erasme, réalisée avec des habitants du quartier. 

Cours de calligraphie arabe avec Ayman Hazzouri, tous les samedis de 10h30 à 12h, tarifs : entre 7 et 9€, au 67, avenue Racine à Strasbourg.