Joy Fleutot a 26 ans. La jeune fille lance à Strasbourg son projet Joy Concept : elle veut ouvrir un magasin unisexe de jouets et de livres pour enfants.

Joy nous reçoit chez elle à la Meinau. Elle peaufine son projet et va boucler très vite une campagne de financement participatif (en mars).

Féministe, Joy veut sortir des clichés filles/garçons, une poupée rose à gauche, une voiture rouge à droite.

On est conditionné par la mode, la publicité, les médias, tout. Je trouve dommage de se retrouver dans des cases et de ne pas laisser s’exprimer l’enfant. Je crois que bien des problèmes dans la société commencent comme ça. 

Joy veut donc ouvrir dans les prochains mois à Strasbourg, peut-être dans le quartier du Neudorf, une boutique unisexe pour enfants de 2 à 11 ans.

Jouets, accessoires, livres, vêtements, tout sera neutre, pour les filles ou les garçons.

J’ai dégoté de belles marques, qui défendent certaines valeurs environnementales ou sociales. Je veux proposer une démarche aux parents/clients, qui sont sensibles à ces questions.

Pas question de dire que Barbie par exemple, c’est de la merde, même si dans la vraie vie comme l’explique la jeune fille, elle ne tiendrait même pas debout.

Non, l’idée est de proposer une alternative au consumérisme ambiant, de pousser mémé dans les orties, d’essayer de changer les choses.

Vous imaginez les complexes véhiculés depuis des années par des personnes qui n’osent pas ? Parce qu’on fabrique des stéréotypes, un chemin tout tracé ? Vous imaginez les frustrations ? Il faut décloisonner.

Les stéréotypes garçons/filles ? Les clichés ? Les croyances ? Prenez une feuille, vous avez quatre heures pour expliquer les raisons/causes/conséquences...

Pas simple à porter le projet. Il faut trouver les fonds (crowdfunding + banquier sympa), et convaincre, en passant parfois entre les gouttes des critiques. 

Joy a lancé en ligne un sondage pour prendre la température. Vous pouvez d’ailleurs encore participer,

Il y a eu beaucoup de réactions positives, des questions aussi. Et puis des gens ont également déversé de la haine, des critiques très fortes contre mon idée. Ils pensent que je souhaite gommer les différences filles/garçons, que je veux révolutionner la société.

C’est juste un magasin de jouets en fait… 

Personne ne vous empêchera d’aller acheter une robe de princesse à la fille de votre cousine Maria, ou un camion de pompier à votre fils. 

Comme l’émergence du sans gluten dans la bouffe ces dernières années, l’unisexe (tendance forte, lire ici une enquête sur le “no gender”) fait des émules.

Et de toute façon, garçon ou fille, si le gosse fiche le bazar à la maison, il sera privé de son jouet unisexe, non ?

Joy Concept à Strasbourg, je me renseigne

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