Les artisans brasseurs fêtent le printemps ce vendredi à Strasbourg- Neudorf. Ça tombe bien car les micro-brasseries fleurissent en Alsace.

Comment fabrique- t-on une bière ? Comment distinguer une bière artisanale d’une autre ? Réponses avec la corporation des artisans brasseurs qui a eu la bonne idée de faire mousser le printemps autour d’une dégustation ce soir de 12 bières originales. Elles sont signées par six brasseries artisanales locales : Bendorf, Blessing, Au Brasseur, Matten, La Mercière et Perle.

Le vent en poupe

Chez Tchapp, nous n’avons pas l’habitude de nous tourner le doigt dans le fût. On a voulu savoir pourquoi la bière artisanale avait de plus en plus d’adeptes. Aujourd’hui, il y a 35 micro-brasseries en Alsace. Eric Trossat, 49 ans, est le créateur de la brasserie d’Uberach. C’était bien avant l’engouement actuel, en 1999.

Avant, on buvait de la bière pour la soif, aujourd’hui c’est pour le plaisir, pour la découverte des produits locaux. Les habitudes, mais aussi les goûts du consommateur ont changé. En France, il y a deux nouvelles micro-brasseries qui s’installent chaque semaine

Gorgée par gorgée, le Français rattrape son retard. Avec une moyenne de 30 litres par an et par habitant, notre pays occupe la 26e place sur les 28 pays membres de l’Union européenne. Je n’aurais pas parié une tournée là-dessus. Surtout que dans notre entourage, on connaît tous quelqu’un qui en une seule soirée de la St-Patrick a déjà éclusé la moitié de la consommation nationale… Particularité alsacienne : notre région consomme, en moyenne, deux fois plus de bières qu’ailleurs en France. Normal, faut goûter ce qu’on fabrique.

La bière a retrouvé ses lettres de noblesse

Eric Trossat est aussi le nouveau président des Brasseurs d’Alsace. Il sent un réel engouement autour de la bière.

Il y a une belle visibilité pour tout le monde que le brasseur soit industriel ou artisanal. Même si elles se démocratisent, les micro-brasseries intéressent d’abord les amateurs éclairés qui savent quelle bière spéciale se cache au fond des villages.

Mais les micro-brasseurs, eux, ne se cachent pas. Ils sont présents sur les marchés artisanaux, ils font du marketing sur les réseaux sociaux. Et savent aussi s’adapter aux nouvelles tendances de la consommation.

En 2016, la bière se boit fruitée et aromatisée. On note aussi une belle déclinaison des bières d’abbaye, ainsi qu’une percée des IPA (India Pale Ale) qui contiennent plus d’alcool et de houblon. Elle se dégustent comme un vin et le plus souvent en communauté.

Ah, quel plaisir de refaire le monde autour d’une bonne bière. Mais en Alsace, on a encore quelques rasades de retard. Imaginez qu’aux Etats-Unis, Météor serait considéré comme une micro-brasserie…

Retrouvez ici le reportage de Tchapp à la micro-brasserie Matten de Matzenheim.