Vous aimez le microsillon ? Chouette, le dimanche 14 janvier, la salle de la Bourse à Strasbourg accueille la plus grande bourse aux disques de l’Est. Petit tour d’horizon de la planète vinyle en ville.

Un vinyle indépendant et coriace 

Vous avez certainement déjà fait un tour à L’Occase de l’Oncle Tom, Grand’Rue.

Ouvert il y a 27 ans, le magasin propose plusieurs milliers de vinyles d’occasion. Eric Labourel, y travaille depuis dix ans.

Notre offre de disques dépend beaucoup des vinyles qu’on nous vend. 

Des vinyles rares le long du mur, une bibliothèque consacrée à la musique classique, quelques étagères pour la scène locale et un étage presque entièrement réservé aux vinyles en tout genre…

Le CD – plus abondant et souvent plus abordable – occupe encore une grande place dans leurs ventes. Le disquaire précise que le vinyle représente tout de même entre 20 à 25% du chiffre d’affaire annuel.

A Locked Grooves, le disque noir c’est le seul fond de commerce : 3 500 pièces en exposition et 6 000 en stock.

Après avoir déménagé et réouvert place des Halles il y a 15 jours, David Thiriet, le boss, n’a pas de mal à communiquer sa passion pour le vinyle.

Le CD est foutu. On ne trouve presque plus de lecteurs. 

C’est vrai que le marché du CD est en chute libre, mais la petite galette argentée occupe toujours 55% du marché musical en 2016.

Au contraire, ces cinq dernières années, les ventes de vinyles neufs ont plus que triplé, rapporte le syndicat national de l’édition phonographique (SNEP)

Un truc de passionnés

Tom et Locked sont d’accord. Le vinyle est plein de vigueur. Ses fidèles amateurs sont toujours là et d’autres l’apprivoisent. 

Selon Eric Labourel, de L’Occase de l’Oncle Tom :

On constate un retour au vinyle depuis trois ou quatre ans. Ce qui est nouveau, ce sont les jeunes. Certains découvrent l’objet, d’autres sont déjà de jeunes collectionneurs. Il y un effet de mode, un nouvel intérêt pour le « vintage ».

David Thiriet est plus radical.

Les jeunes ont enfin compris que le son sur Youtube, c’est de la merde.

Il y a la mode, oui. Mais pour lui, les jeunes consommateurs sont aussi à la recherche d’une meilleure qualité, en plus de vouloir collectionner l’objet. 

Dans son magasin, David Thiriet propose une large panoplie de vinyles de musique house et techno, très tendance sur les platines.

En plus, pour cette cible, le prix est important. Les disques les plus vendus sont entre 5 et 25 euros, rarement au dessus.

Un vinyle à tout prix, même pour la scène locale

Si le vinyle s’accroche et pèse 4,3% du marché de la musique en France (SNEP, 2016), le vinyle coûte quand même cher à produire (et ça paye mal).

Créé il y a cinq ans au Port-du-Rhin, Kawati Studios (Tchapp a déjà visité les lieux) est d’habitude très sollicité par des artistes alsaciens à la recherche du précieux. 

Benjamin Moreau, son fondateur, constate que le marché du vinyle est assez compliqué et saturé en ce moment.

Ce producteur strasbourgeois ne parvient pas à trouver de fournisseur français de disques à un prix raisonnable.

Par exemple, si un artiste veut sortir 300 vinyles, il doit compter entre 1 200 et 1 500 euros. 

En France, les devis sont trop chers pour les artistes. Alors on se tourne vers la République-Tchèque ou la Pologne mais la qualité n’est pas toujours bonne.

Par ici le bon son

Pourtant, les disquaires indépendants strasbourgeois n’hésitent pas à soutenir la scène locale en exposant les vinyles de jeunes talents.

A L’Occase de l’Oncle Tom, Eric Labourel se met d’accord avec les artistes pour, qu’ensemble, ils ne perdent pas d’argent, car l’achat des disques leur coûtent souvent très (trop) cher.

En gros, personne ne fait fortune avec les quelques exemplaires distribués localement. Mais tout le monde veut son vinyle !

Le disquaire a beaucoup travaillé avec des groupes comme Iron Bastards ou The Wooden Wolf.

Cette semaine, il reçoit le premier vinyle de Sophy-Ann Pudwell, ancienne violoniste du groupe The Moorings.

Les artistes locaux ne peuvent pas tous se permettre de faire des vinyles mais il y a vraiment une tendance qu’ils cherchent, tous, à suivre.  

La Bourse aux disques de Strasbourg. Dimanche 14 janvier, 10h-18h, Salle de la Bourse à Strasbourg. Entrée : 3,50 euros (des entrées sont à gagner sur leur page Facebook).

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