C’est tout frais cousu dans l’Atelier La Colombe à Strasbourg : “Geht’s In” revisite le costume alsacien avec l’ambition de vous le faire porter tous les jours.

Elsass fashion style

Rita

Vous ne connaissez certainement pas Geht’s In, une toute nouvelle marque strasbourgeoise de vêtements. Mais vous avez peut-être entendu parler de sa conceptrice, Rita Tataï.

Depuis 35 ans, cette célèbre costumière fabrique des pièces pour des spectacles, des petites scènes locales ou de prestigieuses représentations nationales.

Fin 2016, après plus d’un an de travail, elle lance ce nouveau concept : moderniser le costume traditionnel alsacien pour le porter comme un vêtement “normal”.

Pour le moment, la ligne Geht’s In se résume essentiellement à une robe. Mais d’autres pièces arrivent.

Il fallait choisir la coupe, les matériaux, pour que ce soit agréable à porter et facile à entretenir. Notre robe passe à la machine, ce qui n’est pas le cas du vrai costume traditionnel du Kochersberg. C’est une libre interprétation, personnalisable en plus.

La robe (comptez entre 150 et 200 euros selon la quantité de tissus), est fabriquée rue du Faubourg-de-Pierre, dans l’Atelier La Colombe à Strasbourg, l’antre de Rita Tataï depuis 15 ans. Il faut 3 heures pour la boucler à la machine à coudre.

Dans l’air du temps

L’objectif est de lancer très prochainement une campagne de crowdfunding pour financer l’installation d’un atelier, dédié entièrement à la conception des vêtements alsaciens. Hand Made in Strasbourg, Rita y tient beaucoup.

On présente notre robe dans des marchés, dans des fêtes locales. Ça plait, c’est vraiment cool, des plus jeunes au plus anciens. Il faut voir ici une petite touche de tradition, c’est du lien, un peu d’histoire et une ligne moderne.

Pas franchement régionaliste, Rita Tataï n’a pas repensé le costume alsacien pour défiler dans les rues et réclamer une Alsace indépendante. Au contraire !

Nantaise d’origine, passionnée par le costume historique et traditionnel, elle veut transmettre un bout d’histoire aux jeunes générations.

Avec le Grand-Est, c’est le bon tempo, on en profite. Les personnes qui achètent cette robe ne se préoccupent pas de ces histoires, vraiment, mais le moment est bon pour parler de tradition locale. C’est original, ça se porte avec un t-shirt, ça rappelle l’enfance, la grand-mère.

Se diversifier

Proposer une nouvelle ligne de vêtements, en se basant sur un costume tradi, il fallait oser.

Pas le choix, nous avons besoin de nous renouveler aussi, de chercher de nouveaux marchés. C’est la sinistrose dans les arts et spectacles, en raison de la baisse des subventions. Les compagnies souffrent, elles misent par exemple sur la récupération pour les tenues. Sans parler des pièces modernes ou les gens sont nus (rires).

Témoignage de Rita Tataï en vidéo dans notre player.