Depuis 25 ans, Horéa peint la cathédrale de Strasbourg. Mais aussi l’ivresse, l’esprit, les corps…

En ce vendredi 8 mars, Journée Internationale pour les Droits des Femmes, Tchapp a poussé la porte de son atelier rue des Juifs.

Pour discuter art, féminisme, cathédrale… Pour savoir si ses toiles sont très féminines, pour lui demander tout simplement ce qu’elle pense de cette journée et du combat des femmes pour l’égalité, la différence, une plus grande reconnaissance.

Vidéo dans notre player.

Si Notre Dame est son principal sujet d’inspiration, le travail d’Horéa est aussi touché par l’ivresse et les corps. 

Son art est “essentiel à sa vie” comme elle le répète si facilement.

Et son statut de “femme” ? Il est loin des clichés véhiculés par les codes du moment.

Horéa s’éclate, expose son talent, s’inquiète en revanche de voir qu’ailleurs, dans d’autres cultures, des femmes ne peuvent pas s’exprimer comme elle, ici, à Strasbourg.

Le combat des femmes, elle le place ainsi : sur le terrain de la liberté d’expression, artistique essentiellement. 

Je l’ai échappé belle… Mon père était très moderne, il m’a ouvert à la France, sa culture, son éducation. Quel bonheur de s’exprimer ici. Ailleurs, j’aurais dû, par exemple, demander l’autorisation à un mari pour signer un chèque. C’est ça qui m’importe, C’est ça qui est révoltant.

Les parents d’Horéa sont Algériens. Elle est née en France.

Horéa a vu des gens, qui se rapprochaient de sa condition, renoncer à cette liberté créatrice, parce qu’en dehors du moule et des traditions familiales.

Femme artiste, libre, elle sourit avec/par son art. 

La cathédrale de Strasbourg sera toujours pour elle une sorte d’amour intense. Rien à voir avec la religion, le monument la bouleverse, c’est tout. 

D’ailleurs, elle prépare une nouvelle exposition qui sera présentée en mai prochain, avec 16 sculptures de la grande dame, en métal.

Un truc de dingue, deux ans de boulot, des tripes et de la sueur.

On ne peut pas en dire plus, vous devinerez dans notre vidéo quelques pièces encore cachées du public.

Finalement, en lui demandant ce que ça fait d’être une femme, une artiste reconnue aujourd’hui, si elle sent le besoin de revendiquer quelque chose, Horéa botte un peu en touche...

Je m’étonne du débat autour des femmes, des droits etc… Oui, c’est très important d’en parler. Mais l’histoire est choquante, ce qu’il se passe avec les femmes est choquant. Pour moi, il ne devrait pas y avoir de questions. Nous sommes essentielles. Sans nous, les femmes, rien n’est possible. 

Un smile et du talent pour ce 8 mars, c’est aussi ça être une héroïne du quotidien.

Horéa, 11 rue des Juifs à Strasbourg. Site web ici

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