L’association alsacienne Les Enfants de Tchernobyl a 23 ans. Cet été, elle va accueillir son 4000 ème enfant contaminé par la radioactivité de la plus grande catastrophe nucléaire civile.

26 avril 1986, il y a 30 ans, le réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a changé à jamais, en explosant, l’histoire du nucléaire et celle de l’Europe. Tchapp a déjà parlé des retombées, et de la terre régionale contaminée par cette catastrophe. A lire ici. Voici l’humain au coeur de l’atome.

500 bénévoles

La structure “Les Enfants de Tchernobyl” a été lancée en 1993. Avec une idée : aider les enfants des zones contaminées à vivre mieux.

Cet été, nous accueillerons notre 4000 ème enfants. Les plus jeunes ont entre 8 et 11 ans. Ils viennent de villages ukrainiens à côté de la centrale ou d’une ville russe à 200 km du site, Novozybkov, encore plus contaminée.

Céline Weiss, membre de l’association, accueille des enfants depuis longtemps.

Je suis même partie en Ukraine pour voir sur place les petits qui passent chez nous. Clairement, passer trois semaines en Alsace les aide à se sentir mieux.

Contaminés

C’est pas tout à fait une colo de vacances. Il y a derrière ces échanges de véritables enjeux humanitaires. La radioactivité est mesurée sur les enfants au départ, avant d’arriver en France, puis au retour, après un séjour dans une famille d’accueil.

En moyenne, la radioactivité baisse de 30 % ! Il faut savoir que 80% des enfants ont un électrocardiogramme déficient, en raison de la radioactivité. Là-bas, l’eau, la terre, la nourriture sont contaminées. Ils ingèrent de la radioactivité tous les jours.

Respirer l’air de la région, manger ici, c’est ne plus soumettre leur corps à des radiations.

Nous aidons également les familles sur place à mieux manger, en apportant des fonds pour qu’ils puissent acheter des produits plus sains.

Ils s’amusent

Les enfants adorent venir ici. Et se fichent un peu de la barrière de la langue. L’association dispose de traducteurs pour aider les familles (24h/24), mais généralement, ils se débrouillent bien.

Des enfants vivent dans des villages sans eau chaude. Du coup, ils découvrent en plus un certain confort. Et on remarque que le rêve des gosses de Novozybkov est de manger au Mc Do (rires) !

200 enfants vont arriver cet été, dont 41 nouveaux (ils peuvent revenir chaque année jusqu’à la majorité). Ils sont ensuite placés en Alsace, mais également à Belfort, en Haute-Saône, dans les Vosges. L’association prend en charge les frais du premier enfant accueilli. Grâce entre autres à la vente des fameux oeufs en bois d’Ukraine.

Ça commence

Tchernobyl, c’était il y a 30 ans. Est-ce que le sujet intéresse encore ? Céline l’affirme, convaincre est l’axe prioritaire pour sa structure.

Nous entendons des personnes nous dire “ce ne sont plus des enfants 30 ans après, c’est terminé”. Faux ! Tchernobyl ne fait que commencer. Dans cette zone, les enfants vivent dans les radiations tous les jours, avec toutes les conséquences imaginables.

Action

Demain soir, 30 ans jour pour jour après l’explosion de la centrale, “Les Enfants de Tchernobyl” organisent une soirée spéciale à Kaysersberg, au Badhus. A partir de 20h, des films seront projetés sur l’histoire de l’accident et les fameux “liquidateurs”. Pour sensibiliser et expliquer que la bataille des rayons n’est pas prête de s’arrêter.

Le nombre de personnes contaminées après l’accident ou celles qui subissent les conséquences prêtent à polémique, même 30 ans après. Certaines institutions parlent de millions de victimes, presque inquantifiables dans la durée.