L’artiste Olivier Godat expose sa vision de la Corse jusqu’au 21 août à la galerie Philippe Decorde de Strasbourg.
Sa vision de la Corse, ou plutôt sa vision des Corses...
Olivier Godat présente sa peinture sur verre. Le vernissage a été organisé ce mercredi soir.
Il a travaillé quatre ans dans son atelier strasbourgeois pour imaginer ce panorama coloré. Jour et nuit précise le bonhomme, comme habité par une mission divine.
Sa manière de peindre l’âme corse sur ces plaques de verre est une forme de déclaration d’amour, plus qu’un hommage ou un exercice sociologique.
Il est comment le Corse ? T’es sérieux ? Oh putain… Qu’est ce que tu veux que je te dise ?
Après une clope et un instant de reflexion à répéter la question dix fois, Olivier souligne une forme de dualité.
Il est insaisissable et c’est ce qui fait sa valeur. Tu as la force et la légèreté en même temps, de la violence et de la douceur. Le Corse, c’est un paradoxe, c’est unique.
Les oeuvres sont riches, avec des scènes cachées, des détails qui ouvrent vers une autre lecture. Prenez le temps de regarder, l’art d’Olivier Godat ne se prête pas au zapping.
Et puis tu as le côté mystique de la Corse. Je suis athée, mais quand tu vas dans une église là-bas, c’est différent d’ici. C’est une expérience, rien à voir avec la visite de la cathédrale en mode touriste.
Une vierge est présente dans différents tableaux. Parfois avec un flingue et une cagoule.
Feu vif
Les lumières placées derrière certaines créations accentuent le côté “vitrail” justement. Dans une église punk ou désaffectée, l’effet serait vibrant.
Ses couleurs sont celles du feu.
À vous de déterminer si c’est un feu de forêt, ou le feu intérieur d’un peuple viscéralement attaché à sa terre.
Et pour brouiller les pistes, Godat a peint un Canadair, l’avion qui décharge habituellement des tonnes d’eau sur les incendies.
Une vierge, un Canadair, une Kalachnikov, un cerf, une tête de mort, des arbres… n’allez pas lui dire que c’est un peu le foutoir son truc.
Parce que ce patchwork d’instantanés marche bien.
Entendez que ça a de la gueule, qu'il y a un boulot dingue sur la lumière des couleurs, que vous avez une carte postale destroy de la bien nommée Île de Beauté.
C’est la première expo que je réalise ou je ne triche pas. Ce travail, c’est la vérité. Avant, je m’attardais parfois sur des références tu vois ? Des inspirations. Là, c’est juste, c’est moi.
Question à dix balles et une Pietra (bière corse). Qui est Olivier Godat ?
Oh putain (bis). Moi ? Je suis né dans une rivière, u cavu. Voilà. Le reste…
Faux bourru, mais vrai écorché vif Olivier Godat.
Après Strasbourg, il aimerait exposer ses oeuvres à Ajaccio.
En vrai, la Corse et l’Alsace, c’est presque pareil. Entre nous il y a énormément de similitudes et on s’entend très très bien.
Mention spéciale pour ses pots de fleurs en tête de mort, exposés également. Botanic peut se rhabiller...
Dans notre slider, un diaporama de l’exposition.
Y aller : “Megliu Mortu Chè Traditore”, jusqu’au 21 août à la galerie Decorde, 5 rue de Molsheim à Strasbourg.
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Photos @Tchapp