Échanger et donner gratuitement, voici le principe de « Sharing is caring », un groupe Facebook qui fait des petits en Alsace.

Si on s’échangeait gratuitement des objets ou services ?

Donner une seconde vie à un objet, se rendre service à l’oeil, les groupes Facebook « Sharing is caring » (SIC pour les intimes) proposent une autre façon de consommer en région. 

Un exemple : le groupe « Sharing is caring - Strasbourg »  (partager, c’est protéger en français) connaît un succès monstre depuis son lancement en 2014, par trois étudiants. 

Ils ont piqué l’idée au Pays-Bas. 

Au départ 2 000 membres, mais actuellement, la communauté regroupe 13 016 personnes. 

Donner sans rien attendre en retour (ou presque) 

Le concept est simple : les membres se proposent d’échanger des objets (mode, déco, bricolage), de la nourriture, des services (déménagement, covoiturage), des recommandations (où trouver un bon vétérinaire...).

Parfois contre rien, juste un sourire et un bon moment.

À la Krutenau, nous avons rencontré Livia. Témoignage en vidéo dans notre slider.

Cette étudiante en deuxième année de psychologie veut échanger un sac.

En retour, elle aimerait avoir quelques denrées alimentaires et, allez comprendre pourquoi, des entonnoirs ! 

Livia explique que ce n’est pas vraiment du troc - où les objets échangés ont à peu près la même valeur pour les participants. 

Ce sont des échanges censés répondre à nos besoins. Mon sac vaut 20 balles, je ne demande pas du tout 20 euros de denrées.

Vous l’avez compris, l’objectif n’est pas de réaliser un super bon deal, mais d’éviter le gaspillage. 

Et si on peut tout simplement aider, c’est super.

Gratis et bon esprit

Oui, c’est gratuit, sympa, pratique, mais il ne faut pas en abuser. Ici, on parle avant tout de partage.

Jean-Valentin Foury, administrateur de la page strasbourgeoise, y veille depuis quatre ans. 

Beaucoup de personnes qui utilisent la page ne sont pas forcément dans une démarche solidaire et d’entraide. Ils se disent « je vais profiter d’un bon plan et essayer d’obtenir un max de choses sans rien donner ». Nous ne sommes pas là pour ça. 

Il tolère l’aspect « bons plans », tant que ça n’enfreint pas la règle d’or de la gratuité. 

Heureusement, il y a encore beaucoup de dons, assez exceptionnels. Un jour, une fille a carrément donné un piano.

Une communauté qui se développe 

L’étudiant de 22 ans veut défendre l’esprit initial de « Sharing is Caring ». 

Plus la communauté s’agrandit, plus il y a de risques de débordements. On recrute donc souvent de nouveaux administrateurs. La semaine dernière, deux personnes ont rejoint l’équipe. On est dix maintenant.

Permettre des échanges solidaires sur des réseaux sociaux, c’est du boulot. Il faut aussi contrôler les demandes d’adhésion, modérer les posts et veiller à ce que les échanges se déroulent sans encombre. 

C’est pourquoi Jean-Valentin Foury accorde de l’importance au recrutement des administrateurs. Il faut s’assurer que les nouveaux ne perturbent pas le fonctionnement du groupe. 

Pour cela, on a mis en place un questionnaire et une période d’essai aussi. 

Vers un réseau solidaire alsacien

À Mulhouse, « Sharing is caring » est aussi dispo. Martina Suter, 20 ans, est l’une des étudiantes à l’origine de la version mulhousienne. 

En fait, une personne a publié sur le groupe de Strasbourg pour demander s’il y avait un groupe à Mulhouse. Et ce n’était pas le cas. Alors avec 3 copines, on a décidé de le faire.

Les quatre administratrices ont élaboré leurs propres règles et stratégies. Bien sûr, le principe est le même que sur le groupe strasbourgeois. La gestion, non. 

Nous, on contrôle chaque publication avant qu’elle soit en ligne. Lorsqu’on décide de supprimer un post qui ne convient pas, on contacte la personne pour en discuter avec elle. On veille surtout à ce que les publications ne se répètent pas. 

Martina Suter passe en moyenne une heure par semaine à gérer le groupe « Sharing is caring - Mulhouse ».

Un petit groupe “Sharing is caring” existe aussi en Alsace du Nord et un autre est en train de voir le jour à Colmar.

L’échange solidaire a sa place en Alsace. 

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