Tchapp a visité l’atelier de reliure et de restauration de livres de l’Université de Strasbourg. Sa cheffe est Myriam Pepino-Buecher.

Ce vendredi 19 janvier, l’atelier de reliure et de restauration des documents anciens de l’Université de Strasbourg vous ouvre, une deuxième fois, ses portes, le temps d’une visite.

L’atelier de l’UFR de mathématique et d’informatique, vieux de 40 ans, est aux mains de la relieuse Myriam Pepino-Buecher.

Une relieuse passionnée  

J’ai plus de livres que je n’ai de boucles d’oreilles !

C’est ce que lance la relieuse à un des visiteurs qui lui demande si elle a fait exprès d’accorder ses boucles d’oreilles avec un livre qu’elle a réalisé.

Myriam Pepino-Buecher présente aux curieux, venus découvrir son travail, un livre qu’elle a réalisé avec un collectif de relieurs pour une exposition.

Sur celui-ci : un anneau en or décore le cuir bordeaux de la première page de couverture.

Garde mémoire

Si Myriam Pepino-Buecher crée des livres-œuvres, l’essence de son travail est la restauration de documents anciens pour les conserver.

La question de la conservation de ces ouvrages est essentielle pour préserver le patrimoine littéraire et scientifique de la région.

Elle maîtrise une panoplie de techniques anciennes, toujours utilisées de nos jours pour la restauration des livres d’époque.

Sur son plan de travail, Myriam Pepino-Buecher manipule des livres datant du 19e siècle ou plus vieux encore.

Je fais des greffes de peau pour soigner les blessures du temps.

Elle nous montre justement le travail qui lui reste à faire sur un livre de 1659 (vidéo dans notre slider).

La relieuse fait tout à la main. Elle utilise bien sûr quelques outils et une presse pour encoller les dos et les couvertures des livres.

Elle touche à toutes sortes de matières : du cuir, de la peau de veau ou de chèvre naturelle, de la feuille d’or, du fil en coton et en lin…

Dans son atelier, Myriam Pepino-Buecher fait aussi des reliures de fascicules contemporains, que les bibliothèques lui envoient.

Un métier en perdition

C’est un très vieux métier qui requiert un savoir-faire ancestral et ne peut se parfaire qu’avec l’expérience.

Aujourd’hui, il ne reste qu’une seule école de reliure à Paris, car le travail devient rare.

Peu d’institutions demandent à faire restaurer leurs livres. Ils sont de plus en plus numérisés et directement stockés dans des boites.

La reliure contemporaine, de création, prend, elle, de plus en plus d’importance mais elle reste un marché de niche.

Trésors des bibliothèques et archives d’Alsace

Cette visite est proposée dans le cadre des manifestations autour du lancement de l’ouvrage “Trésors des bibliothèques et archives d’Alsace”, paru aux éditions La Nuée bleue.

Rédigé par un collectif d’auteurs, il met en lumière les trésors des bibliothèques alsaciennes.

Dans cet ouvrage, 88 bibliothécaires, archivistes et chercheurs d’Alsace présentent les plus beaux documents de leurs fonds.

De nombreuses illustrations pour découvrir : papyrus, enluminures médiévales, premiers imprimés et œuvres plus contemporaines.

Visite de l’atelier de reliure de l’Université de Strasbourg, vendredi 19 janvier de 13h à 14h, à l’UFR de mathématique et d’informatique. Entrée libre (20 places max). Réservation par email ou par téléphone au 03 68 85 02 22.

Trésors des bibliothèques et archives d’Alsace, 456 pages, 45 euros.

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