La Stempelfabrik à Colmar est un endroit étonnant.

C’est d’abord un appartement, celui de Mahina, la créatrice de la “fabrique de tampons”.

Ou alors c’est un atelier, avec un appartement au dessus… Finalement on ne sait pas très bien, tellement c’est imbriqué.

Je veux marquer les esprits explique la jeune femme de 32 ans.

Elle a bossé dans une boite, dans une autre vie, en tant que rédactrice technique. 

Une vie un peu cabossée, où elle a été victime de harcèlement moral au bureau.

Pas top pour celle qui, déjà plus jeune, avait vu l’état civil refuser son prénom, puis se gourer dans la rédaction du second.

Anna Mahina, sans trait d’union, du coup longtemps j’étais officiellement et sans le savoir Anna, alors que je m’appelais Mahina. À la fac, lors des notations, on ne m’avait pas trouvé dans les registres, parce qu’il manquait ce trait d’union. 

L’encre pour se faire une nouvelle vie finalement.

Typo

Et ne pas se faire oublier ce coup là. Pas commun, mais on sort de l’atelier “marqué” à coup sûr.

Par l’aura de Mahina, déjà. Par la beauté des créations, au bon goût rétro, aussi.

Elle a récupéré un vieux meuble d’une ancienne fabrique de tampons, puis d’anciens clichés de caractères qui étaient encore en plomb.

Une sorte de trésor typographique que la Stempelfabrik aime remettre à jour. Sans parler des collections propres à la maison.

Et puis il y a le plaisir de tamponner. Comme un gosse.

Tout, presque n’importe quoi : un zeppelin, un lion, “bravo”, “livraison”, une Tour Eiffel, une coiffe alsacienne, une voiture… votre marque aussi, puisque Mahina travaille à repenser les logos et histoires d’entreprises ou artisans. 

Je suis, donc je tamponne

Dans son chariot, lors d’événements ou de marchés, elle vend des tampons aux passants.

Le smile comme autrefois, de l’encre plein les doigts, et même du parfum sur les pochons, imaginé que pour la Stempelfabrik, histoire de marquer par l’odorat. Malin et classe...

En bois du Jura le tampon, pour tamponner du neuf ou de l’ancien, des lettres ou du tissus, pour rire ou s’émouvoir d’un “je t’aime” encré sur un bout de papier.

Tamponner, c’est marquer une intention. C’est hyper puissant.

Tchapp a rencontré Mahina. Témoignage en vidéo dans notre player.

Il y aura bientôt un nouveau site internet. Et de nouvelles machines, pour améliorer la fabrication des tampons et autres accessoires.

Finalement, ce qu’on garde, c’est le geste, l’encre, l’odeur… On avait oublié à quel point c’est génial.

Mahina ne fait pas que marquer, elle te l’a jette en pleine figure ta madeleine de Proust. 

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