34, c'est le nombre de médailles alsaciennes remportées en deux siècles de Jeux olympiques. On a même décroché l'or en... croquet. Tout ça valait bien un petit travelling arrière, non ?

C'est à Paris que se déroulent les JO de 1900 pendant l'Exposition Universelle. Ils s'appellent les Jeux athlétiques et n'ont d'olympiques que la rime. Une quinzaine de disciplines sont en lice et se déroulent sur plusieurs week-ends (du 24 juin au 15 août) au Bois de Boulogne. Parmi elles : le croquet. 

Une retraite en or

Si, si vous connaissez : c'est ce jeu où on doit faire passer des boules en bois à travers des arceaux à l'aide d'un maillet. Et à Paris, Chrétien Waydelich a l'âge de la retraite (59 ans) quand il décroche deux médailles: l'or et le bronze dans cette discipline anglo-saxonne. Oh my God !

Le tragique destin du dentiste

A Berlin en 1936, les Jeux de la propagande nazie sont les derniers avant la seconde guerre mondiale. Paul Wormser est médaillé de bonze par équipes à l'épée. Chirurgien dentiste et patron du service de stomatologie à l'hôpital Pasteur de Colmar, il se réfugie dans l'Aveyron en 1944. Là-bas, il soignera des maquisards blessés. Mais les Waffen SS le prennent pour un résistant et il sera fusillé. 

L'Ignace est tenace...

Autre destin pour un autre Alsacien : Ignace Heinrich. Né à Ebersheim dans une famille de 14 enfants, il est incorporé de force dans l'armée allemande à 19 ans. Envoyé sur le front de l'Est, rescapé de Tambov, l'effroyable camp de prisonniers des « Malgré-Nous », il devient vice-champion olympique du décathlon trois ans plus tard à Londres (1948). 

Micheline va piano

Cette année-là, Micheline Ostermeyer, se pare d'or au lancer du poids et du disque avec un bonus en bronze au saut en hauteur. De père alsacien, la petite-nièce de Victor Hugo est tout aussi connue pour sa carrière internationale de pianiste virtuose. A notre époque, c'est comme si Lady Gaga allait à Rio faire du beach-volley...

1984 : privés de désert...

A Rome en 1960, René Schiermeyer (Sélestat) décroche le bronze en lutte gréco-romaine, avant une traversée du désert alsacien de près d'un quart de siècle. Car en 1984 à Los Angeles, se distinguent Albert Rust (football, or) et Michel Bury (carabine, argent) qui apporte la première médaille au tir français. 

Bruno Carabetta (judo, bronze à Séoul) et Roxana Maracineanu (natation, argent à Sydney) constituent ensuite une jolie parenthèse. 

Juju et Titi, héros des JO

Mais les deux plus titrés du XXIe siècle demeurent Julien Pillet (escrime) et Thierry Omeyer (handball). Licencié au SUC Strasbourg Juju la fine lame réussit un joli tir groupé au sabre par équipes : 2e à Sydney, 1er à Athènes, puis à Pékin. Titi, lui, déjà doré en 2008 et 2012, peut devenir le Gros Minet de Rio avec un 3e titre consécutif. 

Pas de Baala, pas de chocolat...

On termine ce travelling arrière avec les retardataires. En 2000 à Sydney, Mehdi Baala, le Strasbourgeois, termine 4e du 1500m. Nouvelle médaille en chocolat à Pékin, quatre ans plus tard. Mehdi n'y arrivera pas. Pourtant, neuf mois plus tard, le CIO annonce que le vainqueur, Rashid Ramzi (Bahrein) est déclassé pour dopage. Baala récupère le bronze. Mais il lui manquera toujours l'émotion du podium.

Les Jeux Olympiques d’été à Rio débutent ce vendredi, événement à vivre jusqu’au 21 août. Ici sur Tchapp, la liste des espoirs alsaciens. 

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