Et si deux Alsaciens s'offraient une petite Marseillaise ? Du 5 au 21 août, Vincent Anstett et Charlotte Lembach seront à fond dans leur job d'été : chercheur d'or au Brésil. 

L'escrime est le sport qui a rapporté le plus de médailles olympiques à la France : 115, dont 41 en or. Oui, mais voilà qu'à Londres en 2012 nos mousquetaires se prennent les pieds dans la cape : aucun titre, aucun podium. 

Zorro repart de zéro

Quatre ans plus tard, Rio est un bel endroit pour une rédemption, non ? Parmi la sélection nationale figurent deux sabreurs alsaciens : Charlotte Lembach, 29 ans, et Vincent Anstett, 34 ans. Ils y croient dur comme fer. En juin, lors des championnats d'Europe à Torun (Pologne), le duo est monté sur le podium : la 2e marche pour lui, la 3e pour elle. 

La boîte à malices

Tous deux le savent : il faut être au top à l'instant T, car tout se joue en une seule journée des 16es jusqu'à la finale. 5 combats par élimination directe.

Dès le matin même de la compétition, on sent si on est bien ou pas, si on est capable d'aller au bout. 

souligne Charlotte Lembach.

Cette saison en Coupe du monde, pas moins de 20 sabreurs ont réussi un podium. On va tous se retrouver aux JO. Et il y en aura seulement trois pour monter sur la boîte,

rappelle Vincent Anstett (Souffel Escrime). Ça va se jouer à l'envie, au mental, à la malice.

Vidéo gage

L'escrime, c'est comme un jeu d'échecs, c'est ça qui me plaît. On regarde les vidéos de nos adversaires, on étudie leurs points forts et leurs points faibles. La durée d'un assaut peut aller jusqu'à 1'30''. Il faut être à la fois réactif et stratégique.

estime Charlotte Lembach licenciée au SUC Strasbourg. 

Une carrière en or

Si les deux sabreurs alsaciens affirment qu'une médaille « validerait leur carrière » et que l'or est « le rêve de toute une vie sportive », ces JO constituent aussi une récompense à beaucoup de sacrifices.

Après un CDD dans le marketing sportif, Vincent Anstett a pris le risque de se consacrer à 100% à sa carrière depuis 2 ans. Même cheminement pour Charlotte Lembach qui a interrompu ses études de commerce. 

De Rihanna au Racing

Demain dimanche, c'est le grand départ vers l'Eldorado brésilien. Dans l'avion, Charlotte fredonnera les tubes de Rihanna qu'elle a vu la veille en concert au Stade de France et Vincent (qui emporte toujours un maillot du Racing club de Strasbourg dans sa valise, 0-0 d’ailleurs hier soir contre Bourg-en-Bresse) se souviendra de Pékin. 

Lors des JO de 2008, l'équipe de France de sabre avait été sacrée championne olympique. Mais le Strasbourgeois n'était que remplaçant : pas de médaille, pas de podium, pas de Marseillaise. Juste un diplôme olympique décerné par le CIO. 

Huit ans plus tard à Rio, Vincent Anstett n'a qu'une envie : sabrer le Crémant et trinquer avec Charlotte.

Charlotte Lembach est en piste le lundi 8 août en individuelle et le samedi 13 août par équipes, Vincent Anstett entre en compétition le mercredi 10 août.

 

Les sélectionnés alsaciens pour Rio

Thierry Omeyer (handball). 

Benjamin Compaoré (triple saut), Brigitte Ntiamoah (4 x 400m) et Céline Distel-Bonnet 4 x 100m.

Yannick Agnel (200 m nage libre et 4x200).

Fantine Lesaffre (200 m 4 nages et 400 m 4 nages).

Perine Clauzel et Maxime Marotte (VTT cross-country).

Vincent Anstett et Charlotte Lembach (escrime).

Benjamin Toniutti (volley-ball).

Romain Blary (water-polo).

Cynthia Vescan (lutte).

Pierre-Hugues Herbert (tennis).

A noter que certains sont Alsaciens, mais n'évoluent plus dans des clubs de la région et que d'autres ne sont pas nés dans la région mais défendent les couleurs de clubs alsaciens (comme Yannick Agnel qui s’entraîne à Mulhouse).

Qu'avez-vous pensé de cet article ?

Vous avez déjà donné votre avis.

J'aime 7
Indifférent 0
J'aime pas 0